Des alternatives efficaces
Certaines techniques mécaniques ou agronomiques permettent de limiter la croissance des adventices (« mauvaises » herbes) de manière à éviter la concurrence vis-à-vis des cultures sans avoir recours aux herbicides de synthèse comme le glyphosate. Employées dans l’agriculture biologique, elles le sont aussi par des agriculteurs dits conventionnels qui ont choisi de pratiquer une agriculture à bas niveau d’intrants. En voici quelques exemples.
■ Le faux semis Il consiste à préparer le lit de semences plusieurs semaines avant la culture. Il sera arrosé pour permettre la levée des graines d’adventices et détruit au stade de plantule avec un désherbage mécanique ou thermique. Sur des sols très enherbés, il est idéal de réaliser deux ou trois faux semis. Cette technique demande une anticipation de la mise en place de la culture pour avoir assez de temps pour réaliser le ou les faux semis. ■ Le désherbage mécanique Il s’effectue avec des outils spécifiques. En viticulture, les bineuses décavaillonneuses coupent les racines des plantes entre et cm dans le sol. En culture de céréales, les herses étrilles arrachent les adventices entre et cm. ■ Le désherbage thermique Il peut se faire de deux manières. À la vapeur, il est réalisé en préalable au semis ; grâce à l’envoi de vapeur d’eau dans premiers centimètres du sol, les graines et les pathogènes sont détruits. Cette technique aurait tendance à augmenter la vie du sol. Par brûlage, le principe est d’appliquer un choc thermique sur les adventices entraînant l’éclatement des cellules végétales. L’efficacité est liée au stade des adventices, optimum au stade plantule. Les vivaces et graminées sont peu sensibles à cette technique. ■ La culture d’engrais verts Il s’agit de semer une espèce ou un mélange d’espèces (graminées, crucifères, légumineuses…) qui seront détruites avant floraison et incorporées dans les premiers centimètres du sol. Outre leurs effets positifs sur la fertilité du sol, certains engrais verts ont un réel pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices. Par exemple, le sorgho fourrager et la plupart des crucifères laissent dans un premier temps les adventices se développer puis les étouffent grâce à leur croissance rapide. Le seigle ou le sarrasin secréteraient des toxines qui empêchent la germination et la croissance des adventices. En grandes cultures, la diversification des rotations et l’alternance entre les cultures d’hiver et de printemps permettent de perturber les cycles de développement des adventices et ainsi de diminuer significativement leur pression sur les cultures.