Fait son retour dans les vignes
Le travail attelé
Le travail attelé fait son retour dans les vignes et Gilles Fougerouse, l’un des rares Varois à pratiquer cette ancienne technique, croule sous les demandes. « Je fais cela depuis cinq ans, avec une montée en puissance depuis deux à trois ans, indique ce maraîcher bio, installé au Thoronet. Petit à petit, mon activité de labour dans les vignes a pris le dessus. » Cet agriculteur possède trois chevaux. Deux sont en activité, Coco de Lecelles, un Trait du Nord gris, et Praline, une Comtoise blonde. Domino, un autre Trait du Nord, est en dressage. Achetés débourrés, il leur apprend le travail spécifique de la vigne : « Il faut deux saisons pour bien les former. » L’équipage composé de l’homme et du cheval, pratique la gestion de l’enherbement, à la place du glyphosate. « En hiver, on passe avec la charrue, on verse la terre de chaque côté des ceps de vignes pour étouffer l’herbe de l’automne et préparer le déchaussage au printemps. Elle sera très meuble et on repassera sur cette butte. Après ces deux opérations, il n’y aura plus d’herbe au pied des vignes. Elles ne sont plus tassées, étouffées, l’eau s’infiltre mieux dans la terre. C’est très précis » assure-t-il.
Un coût, une efficacité
Et efficace, selon une étude menée dans le Bordelais, qu’il cite volontiers : « Les productions sont plus précoces de deux ans sur les jeunes vignes avec une meilleure qualité de vin. » Et d’ajouter « cela a un coût. Si ce n’était pas efficace, on ne travaillerait pas. » Plusieurs domaines varois font appel à lui : le château Chevron Villette à Gonfaron– « où l’on traite 21 hectares, c’est rare de travailler une seule pièce avec des chevaux » précise-t-il –, le Domaine Croix-Rousse à Puget-Ville, celui des Sarrins à Saint-Antonin-du-Var, ou Communion aux Arcs… Les sollicitations sont nombreuses dans le département où le bio progresse. Cela le conduit à choisir ses interventions. « Ce sont tous des producteurs en bio ou biodynamie. On sélectionne les meilleures terres et les domaines les mieux entretenus où l’on peut intervenir plus confortablement. » De quoi être « très optimiste sur l’essor du bio et du labour cheval ».