Tourisme et collectivités dopent l’avancée des Segway dans le Var
Pour certains touristes, plus question de découvrir une ville autrement qu’en Segway ! Venu sur ses petites roues des ÉtatsUnis (mais passé depuis 2015 sous pavillon chinois), le célèbre gyropode se développe tout particulièrement sur nos zones littorales. À Port-Fréjus, Ecos Events réunit un parc de quinze machines à la location (sur réservation) toute l’année. Un pari que s’est lancé en 2012 un passionné raphaëlois, Daniel, pour qui ces engins électriques, miskate board mi-patinette, conjuguent idéalement « plaisir, bienêtre et partage ».
À partir de ans
« On fait vraiment corps avec la machine. La vitesse peut atteindre jusqu’à 20 km/h, mais en général, les balades s’effectuent à 56 km/h. Une séance d’initiation est prévue pour chaque client. Le secret est d’adopter une posture souple sur le plateau, comme sur des skis et surtout savoir jouer avec l’inclinaison de son corps, plutôt que pousser sur le manche, pour avancer. La clientèle est en majorité étrangère. Il faut dire que dans les pays scandinaves, l’Allemagne ou la Suisse, la pratique est très développée », note Daniel. Chez nous, l’utilisation d’un gyropode, possible dès 12 ans, est soumise aux règles du Code de la Route relatives aux piétons. Ce qui n’empêche pas les autorisations de circulation d’être, au final, déterminées par la municipalité ou le Département... « Il y a un flou juridique concernant la circulation des Segway. Elle est plus tolérée qu’autorisée. On ne peut nier le côté ludique de l’appareil, mais dans la réalité, cela peut devenir problématique dans l’espace public et il y a des accidents... Je pense que ce type de monoplace a plus sa place dans les centres commerciaux ou les aéroports pour les déplacements professionnels que les balades touristiques. À moins que ce ne soit dans des grandes villes comme Paris ou Nice », observe Alexandre, qui a exploité sous enseigne Mobilboard à Saint-Tropez. Il bénéficiait d’une dérogation municipale, car sinon la pratique à titre privée est interdite par arrêté. L’aventure durera trois ans, avant une reconversion à Draguignan dans un tout autre domaine, la sandwicherie.
La concurrence des Hoverboard & co
« L’activité était viable, mais pas flamboyante. Au départ, j’ai eu la belle clientèle des yachts, mais avec l’effondrement touristique lié à l’attentat de Nice et malgré la baisse de mes tarifs - je suis passé de 40 à 20 € de l’heure - je ne m’en sortais pas », avoue Alexandre. « Rollers, trottinettes électriques, monocycles, Hoverboard... le problème, c’est que nous sommes envahis par toutes ces activités qui n’ont rien à faire sur le trottoir », déplore le patron d’Ecos Events, qui fait également de la formation. Collectivités et entreprises le sollicitent. La mairie fréjusienne est ainsi dotée d’un agent technique, qui depuis, collecte à l’aide d’une pince adaptée les détritus du bord de mer juché sur son Segway. « Ce sont ce type d’institutions avec leurs différents agents ou leur police municipale qui peuvent donner un nouvel élan à cette pratique, car l’investissement à 9-10 000 € le Segway est encore relativement important pour les particuliers », module Daniel qui par ailleurs roule en Toyota Hybride depuis quatre ans. Là encore, par conviction et plaisir d’une « conduite silencieuse ».