« C’est moi qu’on a pris pour Dupont de Ligonnès »
Hier soir, LCI a diffusé le témoignage du frère Jean-Marie Joseph, prieur au monastère du Saint-Désert Notre-Dame de Pitié, de Roquebrune-surArgens. « C’est moi qu’on a pris pour Xavier Dupont de Ligonnès », assure le religieux. L’affaire remonte à la fin décembre lorsque des fidèles affirment avoir reconnu le suspect numéro 1 dans la tuerie d’avril 2011, à Nantes. Le 9 janvier dernier une vaste opération de police est menée durant plusieurs heures dans cette bastide nichée au sommet d’une colline. Les enquêteurs de la police judiciaire de Nantes et ceux de la PJ de Toulon se sont présentés à 8h40 alors qu’un office religieux venait de débuter. Au départ comme une perquisition, l’opération relève plutôt de la visite guidée même si certaines cellules ont été minutieusement fouillées. « J’étais là au moment où l’affaire Dupont de Ligonnès a éclaté », raconte le frère Jean-Marie Joseph. « Les gendarmes étaient venus nous
faire un signalement puis la police judiciaire était passée pour voir si on ne l’avait pas vu. À l’époque, c’était normal... C’est à Roquebrunesur-Argens qu’a été repéré pour la dernière fois Xavier Dupont de Ligonnès. Ce monsieur a des origines catholiques. Mais là, cette fois, nous n’avons pas compris. Même s’ils ont été très polis », s’étonne encore le prieur. « Certaines choses peuvent correspondre, certes comme la taille – je mesure 1,82 mètre – ou l’âge – j’ai 53 ans. Mais pour le reste je ne lui ressemble pas du tout. J’ai un frère de communauté dans un autre couvent qui lui ressemblerait davantage ». Après une folle semaine placée sous les feux de l’actualité, les moines qui mènent à Saint-Désert une existence érémitique vont pouvoir reprendre « repos et ressourcement spirituel ». Et retrouver enfin le silence.