G. Vincent : « Garder l’âme du village »
Gilles Vincent, revient sur l’année écoulée, marquée par l’adoption du plan local d’urbanisme et l’acquisition par l’EPF de la propriété Fliche Bergis, ce qui ouvre des perspectives pour 2018
‘‘ Le passage à la métropole est synonyme d’économies ”
Monsieur le maire, que peut-on vous souhaiter pour ? À titre personnel d’être autant heureux que les années passées et pour Saint-Mandrier de réaliser tous les projets que nous avons initiés. Je suis un maire heureux !
Et que peut-on souhaiter à vos administrés ?
De continuer à vivre à SaintMandrier ! C’est ce qu’ils me disent tous quand j’échange mes voeux avec eux…
L’événement de l’année qui vient de se terminer, c’est l’adoption du plan local d’urbanisme (PLU) ?
Il préserve notre identité. Toute la difficulté a été de concilier notre souhait de conserver une âme de petit village de bord de mer avec le développement économique et la nécessité de trouver de l’emploi et du logement à nos administrés. Une association nous a d’ailleurs reproché…
... Que vous a-t-elle reproché ?
Cette association nous a reproché d’avoir rendu constructible un espace naturel remarquable. Or, le projet de construction porté par la Marine dont il est question sera mené sur un terrain à côté du vallon de Cavallas, lequel est effectivement protégé et le restera. Mais à côté !
Pour quelle densité de construction ?
Ce projet qui devait initialement être mené derrière l’ex-BAN a été (pour des raisons de sécurité) déplacé sur l’ancien parking du Centre d’instruction naval. Sur ce terrain qui lui appartient, la Marine va construire logements à % sociaux. La moitié sera réservée aux militaires, l’autre moitié aux civils.
Dans un autre registre, le PLU augmente les surfaces agricoles…
Un certain nombre d’aires naturelles protégées ont été transformées en “agricoles protégées”. Cela veut dire que l’agriculture y est une possibilité. Les terrains concernés sont sur la propriété Fliche-Bergis où nous souhaitons planter de la vigne ; dans le vallon de Cavallas et à La Coudoulière, à côté du domaine de l’Ermitage.
Il y a aussi la fameuse piste cyclable ?
L’ancien plan de déplacement urbain (PDU) prévoyait cette piste cyclable entre Pin Rolland et le bord de mer, le long du massif du Lazaret. La Marine ne l’a d’ailleurs jamais attaqué… Mais la préfecture nous a demandé de retirer l’inscription de cet emplacement réservé dans notre PLU… Finalement, le tribunal administratif de Toulon a jugé que la ville est fondée à reprendre cet emplacement réservé dans son document d’urbanisme, et donc restaurer cette réservation pour un équipement de mobilité dans la version du PLU approuvé. Mais, il s’agit uniquement d’un volet juridique…
Concrètement, cette piste va-telle se faire malgré l’opposition de la Marine?
Je suis optimiste. Dans les années qui viennent, il faudra bien y arriver et trouver un accord avec la Marine. Les militaires y sont opposés car le tracé passe au milieu du dépôt de carburant de l’armée (NDLR : classée Seveso ). Dans les faits, seule une cinquantaine de mètres pose problème… Un aménagement est possible ! Et puis, les études montrent qu’il y aurait autant de danger sur cette piste cyclable que sur la RD qui passe au milieu du site. Pourquoi, alors, ne ferme-t-on pas cette route?
Le transport, justement, vous militez toujours pour plus de batobus ?
Ce matin, je me suis concerté avec Marc Vuillemot, le maire de La Seyne, sur ce sujet. Nous avons convenu de relancer l’idée de la mise en place du cabotage. D’un batobus, qui ferait le tour de la rade en s’arrêtant aux endroits stratégiques… Savez-vous que le dimanche il n’y a pas de bus à Saint-Mandrier? Ce jour-là, pour se rendre à La Seyne en utilisant le transport public, on peut prendre le bateau, mais il faut passer par Toulon…
L’expérience de cabotage qui a été menée jusqu’ici n’a pourtant pas été très concluante…
Le premier jour des essais, nous étions cinq personnes au maximum par voyage dans la navette… Je pense qu’il faut déjà une meilleure communication sur la mise en place du dispositif, et aussi prendre en compte l’essor de la croisière. Notamment au niveau du projet d’équipement pour accueillir les croisiéristes au Mourillon à Toulon… Ils seraient mieux chez nous que dans les bus affrétés pour visiter Marseille ? Non ?
La spécificité mandréenne, avec la présence de l’armée, n’est-elle pas trop difficile à gérer ?
La presqu’île, plus petite commune du Var, a une superficie de hectares, dont la moitié est occupée par l’armée. Heureusement qu’on s’entend bien avec ce copropriétaire.
Difficile de construire du logement social... Et en plus avec la densité des zones naturelles…
Malgré cette situation figée, Saint-Mandrier ne satisfait pas aux trois critères d’exemption qui pourrait lui donner la qualification de commune contrainte… Ce n’est pas le cas
administrativement, mais dans les faits comment voulez-vous que l’on construise % de logement social ? C’est impossible !
Que dit la préfecture ?
Nous ne sommes pas une commune carencée. Nous avons actuellement demandes de logements sociaux, mais nous n’avons pas vocation à loger tous les habitants de l’agglomération ! D’ici , on en aura construit (dont trois projets portés par la Marine sur ses terrains) alors qu’il en faudrait plus de …
La commune paye-t-elle une pénalité ?
Non. Car nos investissements viennent en déduction. Par exemple, nous avons racheté euros le bâtiment de La Poste. Le rez-de-chaussée restera occupé par l’agence postale avec qui un bail sera conclu, et des logements sociaux seront aménagés par les services municipaux à l’étage. Donc € viendront en déduction de la pénalité.
L’autre actualité de ce début d’année, c’est le passage à la métropole…
Cette année, les communes agiront par convention pour le compte de la métropole. Les transferts de compétences et de charges permettent de faire des économies non négligeables. Par exemple, sur la collecte des ordures ménagères, une compétence qui a été transférée l’année dernière, nous avons économisé euros !