La genèse du projet
Migrations et Caterina Severino, responsable du master 2 droit des étrangers à la faculté de droit de Toulon
Et si Toulon n’était qu’un point de départ ? Après Bon-Accueil, d’autres établissements salésiens (congrégation de Saint-François-de-Sales) sont effet tentés par « Sur la route avec les migrants ». « L’institution Saint-Joseph, à La Crau ; le lycée-collège Don Bosco, à Nice ; les établissements Sévigné, à Marseille, et Notre-Dame des Minimes, à Lyon ; et deux aumôneries, à Paris et à Argenteuil, sont en réflexion pour l’expérimenter », liste Pierre-Jean Allard. Du côté des Alpes, on a fait plus que réfléchir… « Les et décembre, à l’occasion des ans de la fondation du lycée, une soixantaine d’élèves a participé au jeu de rôle sur les migrants !, détaille Hortense Destremau, animatrice de la pastorale scolaire du lycée professionnel Costa de Beauregard, à Chambéry. Au mois de juin, alors que nous organisions ces deux jours, Pierre-Jean nous a proposé son grand jeu. Ça correspondait bien à la confiance en soi, l’estime de soi et le regard que l’on porte sur les autres, les thèmes sur lesquels on travaillait. Ça a interpellé les élèves et on envisage de recommencer le jeu en mai. Peut-être que les élèves parleront plus aux mineurs non-accompagnés qui logent à côté du lycée… » « En , on faisait souvent des soirées jeux de société avec les camarades du M droit des étrangers, mais aucun jeu sur les migrants n’existait… », souffle Pierre-Jean Allard, un des créateurs du jeu de rôle. Qu’à cela ne tienne. Pierre-Jean et ses collègues décident de créer leur jeu de toutes pièces. Et quand ce religieux salésien de ans, en communauté à Bon-Accueil, reçoit en janvier une demande du mouvement des jeunes salésiens pour organiser un week-end dans l’établissement, il n’hésite pas. « Je propose les migrations, en lien avec Abraham, et on organise un grand jeu de rôle nocturne ! » En mars , le jeu est testé par une classe de e de BonAccueil. Les février et mars, deux nouvelles séances sont prévues. Le mouvement semble lancé…
perché sur un grillage les yeux bandés. L’équipe qui gagne décide du sort des mineures…
9h15 . Les mineures peuvent rejoindre la « Terre Promise », mais il a fallu donner 500 dollars au passeur. Un jeune incarnant Sergueï, un médecin russe généreux, a payé une partie. Dans les escaliers, deux agents de Frontex tentent de nous bloquer et de nous piquer encore un peu d’argent. Les trente collégiens/migrants répondent en passant en force.
9h30 . Après avoir récupéré dans le groupe une jeune femme mariée de force et passé les douanes, voilà les réfugiés en « Terre
Promise ». Ultime épreuve : la préfecture. Marie-Josée s’en sort avec un titre de séjour d’un mois, sans la possibilité de travailler…
9h50 . Retour en salle Savio, c’est le moment de relire ce qui a été vécu. Immigration illégale au Mexique, éventuel manque de solidarité entre migrants, ventes d’esclaves en Libye, tout y passe. « Ça permet de mieux comprendre ce qu’on voit à la télé », estime Alix, 13 ans. Les choses commencent par là. 1. Le kit comprend une trentaine de faux passeports, de documents administratifs, des fiches explicatives et des imitations de billets. Son prix est évalué à environ 170 euros.