La scène musicale brignolaise prépare son festival en juillet
En août dernier, les « Higher » et le « Pas Sage » avaient improvisé une soirée concert sur la place des Comtes de Provence. Une initiative tant acclamée qu’elle va être reconduite sur plusieurs dates
Le 4 août dernier, ce qui devait être un « petit concert de soutien » à la taverne brignolaise « Le Pas Sage » avait attiré plusieurs centaines de personnes sur la place des Comtes de Provence. La soirée avait été organisée un peu « à l’arrache » : en moins d’une semaine, le groupe de reggae brignolais « Higher » était parvenu à rameuter des musiciens et chanteurs locaux, obtenu en urgence les autorisations de la mairie, motivé le producteur Jérôme Musiani pour filer le coup de main technique, dégotté du matériel… À la fin, l’improbable recette avait régalé tout le monde et, manifestement, tous reprendraient bien un peu de rab cette année. Que les oreilles avides se réjouissent : le couvert devrait être remis dès juillet. La préparation brignolaise serait, cette fois, un peu plus élaborée : Miguel et Thomas Charlotiaux, les frangins du groupe Higher, Serge Merlin, gérant du « Pas Sage », et Jérôme Musiani, qui coiffe sa toque de technicien de studio, se sont déjà mis aux fourneaux. Ils se donnent six mois pour nous mijoter non pas un, mais quatre ou cinq services.
La Ville sollicitée
L’élaboration de la carte a commencé dès ce mercredi, par un premier contact avec le maire, Didier Brémond. Manifestement, ça sent déjà bon dans les rues de la ville haute : « Il est “super chaud” et 100% avec nous », se réjouit Miguel Charlotiaux. « On lui a présenté le menu : un petit concert tous les vendredis soirs de juillet, puis un rassemblement de tous les artistes le premier vendredi d’août. » Évidemment, tout cela n’est, pour le moment, qu’un avant-goût : « On va voir en fonction du budget. On a sollicité une subvention municipale de 6 000 euros et le soutien de la police municipale. » La note ne semble pas du tout salée, si l’on considère que la place des Comtes de Provence serait animée, durant cinq ou six soirées, par des artistes de niveau professionnel: on se souviendra notamment que les « Higher » ont assuré les premières parties de cadors du reggae comme Groundation, Tryo, Sinsemilia, Wailing trees ou Jahneration, qu’ils ont été lauréats du Groundation European Cover Contest et « Révélation de l’année 2016 » du site référence reggae.fr (voir : higherfamily.fr).
« Aider les groupes de musique locaux »
Serge Merlin. Serge Merlin, tavernier du « Pas Sage », n’est pas du genre à sauter un repas : « On va essayer de relancer les soirées musicales qui se tenaient, jusque dans les années 2010, sur la place des Comtes de Provence. Cela va permettre à des groupes locaux de se montrer. Certains sont venus nous filer un coup de main l’année dernière, c’est logique qu’on leur renvoie l’ascenseur. » Enthousiaste, Serge Merlin rappelle que la soirée de l’année dernière avait rassemblé des centaines de personnes autour de son établissement dans une ambiance « super cool, entre potes »,« sans aucun problème de sécurité ». Il assurera la partie logistique, notamment les repas et boissons pour les musiciens invités.
« On va la jouer moins acrobatique »
Jérôme Musiani, personnage brignolais incontournable quand il s’agit d’événements musicaux, par ailleurs régisseur général du théâtre de Sainte-Maxime, est, lui aussi, enthousiasmé par le projet : « Ils m’ont demandé de m’occuper de la partie technique. L’année dernière, on a tout fait en quelques heures, en empruntant du matériel perso aux uns et aux autres. On aurait dit un sound system dans une free party… Cette fois, on va la jouer moins acrobatique. Il s’agit d’assurer une crédibilité auprès de la mairie et des artistes invités, tout en conservant l’esprit de la fête. C’est le genre d’événement qui met en valeur la ville et ses artistes. Higher motive les autres artistes, les publics se mélangent, comme les groupes le dernier soir… C’est une idée fantastique, qui crée de bonnes vibrations et qui pourrait, d’ici quelques années, devenir quelque chose de plus gros, quitte à organiser un final dans un lieu plus vaste. Je donne évidemment le coup de main aux Higher et à Serge Merlin, car ce sont des gens qui détiennent un très grand pouvoir : celui de changer l’humeur de la ville. » « C’est un merveilleux projet, le genre que l’on voudrait voir apparaître le plus souvent possible. Les requêtes financières et de mise à disposition des moyens techniques ont déjà été validées en comité d’adjoints. Je vais faire en sorte que la Ville travaille au mieux avec les organisateurs, et tenter de motiver des partenaires économiques à en faire de même. »