L’affaire Odéon rejugée cette semaine à Aix
Après sept années d’instruction et un premier procès qui, il y a un an, avait abouti à la relaxe de la plupart des prévenus, l’affaire dite de « la tour Odéon » doit être rejugée cette semaine. Le parquet avait en effet fait appel de la décision rendue en première instance par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Marseille.C’est donc devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence que comparaîtront à nouveau, à partir d’aujourd’hui, le maire de Beausoleil, Gérard Spinelli, les promoteurs monégasques de cette tour de 170 mètres de haut édifiée en Principauté, les frères Marzocco, ainsi qu’Ange-Roméo Alberti, dit « Lino ». C’est en s’intéressant aux relations d’affaires de cet entrepreneur italo-monégasque que les enquêteurs de la police judiciaire de Nice et du Groupe d’intervention régional (GIR) avaient mis au jour, fin 2009, un présumé pacte de corruption.
Des relaxes « extrêmement bien motivées »
Selon l’accusation Claudio et Paulo Marzocco auraient ainsi tenté d’acheter, pour quelques dizaines de milliers d’euros, la complaisance du maire de Beausoleil par l’intermédiaire de « Lino » Alberti. À l’exception de ce dernier, tout le monde avait nié les faits en décembre 2016 lorsque l’affaire avait été jugée en première instance. Ce tentaculaire dossier politico-financier avait alors fait « pschitt » lorsque le tribunal correctionnel de Marseille, présidé par Christine Mée, avait relaxé l’ensemble des protagonistes de l’affaire Odéon. La cour d’appel suivra-t-elle ce premier jugement dont les avocats de toutes les parties mises en cause rappellent qu’il avait alors été « extrêmement motivé» au travers d’un document de plus de 200 pages. De quoi démontrer la « vacuité de ce dossier », selon Me François-Xavier Vincensini, l’avocat du maire de Beausoleil, qui se déclare dès lors à la fois « humble et confiant » à l’approche de cette nouvelle échéance judiciaire. Me Eric Dupond-Moretti, qui intervient aux intérêts des frères Marzocco, attend «évidemment le même résultat puisqu’il n’y a aucun élément nouveau dans ce dossier ». Quant au conseil de « Lino » Alberti, Me Franck De Vita, il affiche la même « sérénité » car il a «le sentiment que son client n’a commis aucune infraction ». Même si ces « péripéties judiciaires qui durent depuis 2009 » commencent à être « bien longues et difficiles à vivre ».