Sans s’affoler
Tuisova, retour percutant Fanny en lot de consolation
S’il fallait en relever un après ce match globalement bien maîtrisé par les Rouge et Noir, la touche a sans doute été le seul point noir de la prestation toulonnaise, hier. Déjà contesté à Toulouse, l’alignement varois a encore concédé quatre munitions à la touche adverse. Mais au regard du résultat final et de la prestation d’ensemble des Rouge et Noir, cette mauvaise statistique n’a finalement pas eu d’incidence sur la rencontre. Tout juste a-t-elle retardé l’échéance et les projets varois. À leur décharge d’ailleurs, le ballon était particulièrement glissant et ils ont quand même parallèlement réussi à chipper deux munitions italiennes. Interrogé en conférence de presse sur ce problème, Manny Edmonds a eu beau jeu de botter... en touche, et d’expliquer : «Vu les conditions de jeu, on peut excuser les mecs pour ça... » Depuis quelques semaines, depuis, même, l’arrivée de son compatriote Semi Radradra et de la pléiade de stars débarquées dans les lignes arrières toulonnaises, Josua Tuisova et ses appuis de feu avaient limite été éclipsés. En inscrivant – notamment – un doublé, hier, l’ailier fidjien a rappelé à tout le monde qu’il ne fallait peut-être pas le ranger trop vite dans l’armoire à souvenirs de luxe du RCT. Sur son premier essai, celui qui a véritablement lancé ses coéquipiers, «Josh», à la réception d’une chandelle, a ensuite cavalé sur 50 m et ridiculisé toute la défense italienne de ses raffuts et crochets dévastateurs (44e). Il a ensuite récupéré en bout de ligne une longue passe sautée de Radradra, et envoyé valser ce pauvre Ioane pour inscrire l’essai du bonus (57e). Et dire que le garçon, sorti dans la foulée car souffrant de maux de tête, était malade... McKinley (ci-contre) et les Italiens n’auront pas tenu la distance. Al dente en première période, cuits, trop cuits en seconde. Assommés par la puissance toulonnaise. Submergés par ces vagues destructrices au long cours... Leur vaillance, notamment lors des vingt premières minutes, et leurs ambitions sur chaque ballon exploitable auront fini par se désagréger, sous une pluie battante de contacts. Dont le général en chef aura été le revenant Tuisova. Bottant hors de la rade les Transalpins, au bout du compte fanny... Au moins, ils n’auront pas tout perdu avec en consolation le droit de l’embrasser...
Certes, sous la petite pluie fine et persistante qui s’est abattue sur Mayol quelques minutes avant le début des hostilités, les choses ont été un poil longues à se décanter. Et côté spectacle, la première période n’a pas été particulièrement réjouissante. Pour autant, il faut reconnaître aux Toulonnais un match sérieux de bout en bout. Un match durant lequel ils n’ont d’abord jamais vraiment été inquiétés, et qu’ils ont géré sans s’agacer quand ça ne tournait pas tout à fait comme ils l’avaient programmé. Sans s’impatienter. Et sans l’indiscipline et les mouvements d’humeur qui, ajoutés aux fautes de main de la fin de la première période, auraient pu plomber l’ambiance et le score.
Un succès parfaitement construit
Alors bien sûr, sans lui manquer de respect, l’adversaire italien ne représentait pas non plus l’opposition la plus féroce qui soit. Mais droits dans leurs crampons, les Rouge et Noir, bousculés en Italie lors du match aller, ont cette fois gardé le cap. Construit leur victoire avec application. Sans s’affoler. En attendant que les brèches ne s’ouvrent. Et c’est ce qu’il a fini par se passer, inéluctablement. Dès la reprise, et notamment sous l’impulsion d’un Tuisova très remuant, les Toulonnais ont pris le dessus. Et fini par empiler les essais. Ceux nécessaires à la validation de la victoire bonifiée, et même davantage. En veillant, qui plus est, à ne surtout pas encaisser de points superflus, quand bien même cela n’aurait eu aucune influence sur le décompte final. Juste pour la forme. En maîtrise, quoi. Les Toulonnais ont inscrit cinq essais, dont quatre au cours d’une seconde période maîtrisée et très propre.
Basta cité ?
Exemplaire dans le jeu, Mathieu Bastareaud s’est rendu coupable d’insultes envers un joueur adverse en fin de match. En réponse à un «Fucking guy» (sale connard) du troisième ligne Negri, il aurait répondu par un «Fucking faggot» (sale pédé). Des paroles malheureuses, qui ont déjà fait le tour des réseaux sociaux et qui pourraient lui valoir une citation par la commission de discipline de l’EPCR, qui s’est emparée du dossier même si le capitaine toulonnais s’en est excusé sur son compte Twitter.
Manoa, Isa et Nonu préservés
Espérés pour ce match, l’Américain Samu Manoa, l’Argentin Isa et le All Black Nonu (grippé) ont finalement été préservés en vue du dernier match de cette phase de poule qui se disputera la semaine prochaine chez les Scarlets…
Un second ligne en goguette
Un nouveau deuxième ligne sud-africain, Ian Groenewald , s’est entraîné cette semaine avec le RCT. Mais renseignement pris, ce n’est pas un joueur mis à l’essai par le RCT en vue de faire signer un joker médical pour Mamuka Gorgodze, mais un ami de Marcel van der Merwe qui passait par Toulon et a proposé ses services au staff varois...
Guirado, toujours capitaine en bleu ?
Selon L’Équipe, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France Jacques Brunel aurait décidé de conserver le talonneur toulonnais Guilhem Guirado comme capitaine des Bleus. Un honneur certainement pas volé.
Question de standing
D’après Midi Olympique, Mourad Boudjelall a dû récemment faire face à un mouvement de grogne de quelques joueurs anglosaxons du club qui se seraient plaints du faible niveau des infrastructures toulonnaises. Le président aurait pris en compte ces doléances qui, curieusement, arrivent au moment où Mourad envisageait de faire encore des « économies » en mettant un terme à la participation du club aux loyers des joueurs à partir du er février .