Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Symphony, la messagerie à  Md de $, choisit Sophia Repères

Fondée par un ingénieur cannois dans la Silicon Valley en 2014 et valorisée à un milliard de dollars, Symphony, la messagerie des banques, installe un centre R&D à Sophia « La France a des atouts. Il faut les marketer et les montrer. »

- K.W.

David Gurlé, l’ingénieur d’origine cannoise installé depuis vingt ans aux ÉtatsUnis, amorce-t-il le mouvement ? Sera-t-il le chef de file du retour en France des expatriés de la techno et des médias ? Lui-même aimerait y croire. Invité de Bruno Lemaire, le ministre de l’Économie et des Finances, vendredi à Bercy, le fondateur de Symphony, la messagerie sécurisée qui plaît aux banques, a annoncé l’ouverture d’un centre de R&D à Sophia. Il recrutera trente développeu­rs informatiq­ues dès cette année, pour atteindre les cent emplois d’ici 2 020. « Cette installati­on est le fruit de deux ans de travail, nous confiaitil vendredi avec le sourire de l’enfant du pays qui retrouve ses terres avec optimisme. Nous avons mis quinze pays en concurrenc­e au départ, puis trois, le Brésil, Singapour et la France. La France l’a emporté sur des critères pragmatiqu­es d’entreprene­ur. Par intérêt économique et stratégiqu­e. »

L’écosystème en point fort

Dans l’Hexagone, Symphony a regardé trois régions: Paris, Grenoble et Paca. « À Sophia, nous avons immédiatem­ent eu de bonnes relations avec le local. Nous avons bénéficié d’une logistique de facilitati­on pour les études de marché, nous avons discuté avec des chefs d’entreprise déjà implantés, nous avons échangé avec les sociétés de recrutemen­t sur la qualité des profils présents ou attirables dans ce bassin d’emplois. La puissance de l’écosystème a pesé sur la décision. » Le choix a été arrêté en novembre et Symphony a pris des locaux dans le secteur de la route des Lucioles. Deux salariés s’y sont installés le 1er

Licorne en trois ans

janvier. Si peu d’Azuréens connaissen­t cette licorne, Symphony a connu un décollage spectacula­ire. Elle a été créée en 2014, avec, à son capital, Goldman Sachs et les grandes banques internatio­nales. « J’avais lancé une autre entreprise spécialisé­e dans les communicat­ions cryptées, elle a très vite attiré l’attention des banques qui ont de gros besoins en communicat­ion intrasécur­isée, explique le Cannois. Je leur ai vendu cette entreprise et c’est devenu Symphony.» David Gurlé en a pris la direction générale en même temps que le titre de fondateur. En octobre 2015, le produit était lancé. Surnommée le Slack des banques, Symphony et sa messagerie sécurisée a séduit les traders et les salles de marchés, en concurrenc­e des terminaux de Bloomberg. Elle est devenue une solution privilégié­e, au point d’être adoptée comme norme standard. Aujourd’hui, la licorne compte 272 clients, 300 000 utilisateu­rs. Avec sa croissance à trois chiffres et ses trois levées de fonds – 231 millions de dollars –, Symphony est valorisée à un milliard de dollars. Si le siège de Symphony reste à Palo Alto (170 salariés sur les 250 que compte l’entreprise aujourd’hui), l’objectif de David Gurlé est d’en faire rapidement une entreprise globale avec un fort développem­ent dans le monde entier.

Pourquoi Sophia ?

Quel intérêt dès lors de s’implanter en France et à Sophia ? « La France a de vraies qualités, argue David Gurlé. Elle est passée par une phase de crise économique européenne difficile, mais elle s’est accompagné­e de succès des individus. Aujourd’hui, la France a un entreprene­ur à sa tête et ça me plaît. On va pouvoir travailler et avancer. » S’il ne fallait retenir que trois atouts français ? «Je dirais, cette volonté de changement, de réforme. Ca fait sens psychologi­quement et

EllcieHeal­thy se distingue au CES

EllcieHeal­thy, qui fait partie de la délégation de douze startups accompagné­es par la Métropole Nice Côte d’Azur et la CCI NCA au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, vient de remporter la médaille d’argent du French Village. Les membres du jury de ce économique­ment. Elle fait partie de ces choses qui font rêver et devenir grand. Le second atout reste que la France est un grand pays, elle fait partie des puissances mondiales. Et elle est localisée en plein milieu de l’Europe. D’un point de vue logistique, c’est important. Le troisième point est la France est un pays éduqué, une terre d’accueil et ce melting-pot offre un vivier de talents incroyable­s. »

Une attractivi­té retrouvée ?

L’implantati­on à Sophia se veutelle une réaffirmat­ion de l’attractivi­té de la France ? « La décision de s’implanter ici s’inscrit dans cette logique. Nous voudrions être un exemple. Nous Français, pouvons contribuer à une nouvelle Silicon Valley ici. La France a tellement d’atouts. Il faut bien les marketer, les montrer, arrêter de rester bloqués sur l’image catastroph­ique des 35 heures et des grèves à répétition. On fait des choses formidable­s en France et c’est là-dessus qu’il faut se focaliser. Mais il ne concours rassemblan­t des startups francophon­es du salon ont été séduits par les montures de lunettes connectées de cette jeune pousse. Grâce à leurs capteurs reliés à un smartphone, elles pourront répérer si un conducteur est sur le point de piquer du nez et le réveiller en vibrant.

faut pas se méprendre: un entreprene­ur ne prend pas de décisions patriotiqu­es, il prend des décisions pragmatiqu­es, bonnes pour son entreprise. La France et Sophia ont remporté le centre de recherche et développem­ent sur des critères pragmatiqu­es. C’est bien plus fort. » Bien sûr pour David Gurlé, il y a du retour aux sources associé à Sophia. Après son lycée à Carnot et son école d’ingénieur à Paris, le Cannois y a débuté sa carrière dans la recherche et développem­ent. Il y est resté jusqu’en 97 et c’est son parcours profession­nel qui l’a amené à s’expatrier dans la Silicon Valley. « Palo Alto est le lieu où il faut être dans notre domaine. Mais la France va travailler dur et on va y développer de l’intelligen­ce artificiel­le. » La vocation du centre de R & D de Sophia y touchera de près, en développan­t de l’ingénierie en logiciel, avec une chaîne de production complète, avec design et codage. Philippe Peyrard, le fondateur d’EllcieHeal­thy, prévoit de nombreux autres usages pour ses lunettes : prévenir les chutes chez les personnes âgées en repérant au fil des jours, des changement­s dans la façon de marcher, de se lever. Ces signes pourront être transmis à un service d’assistance qui a fait le lycée Carnot, avant de monter à Paris pour suivre sa prépa et son école d’ingénieur. Il a démarré sa carrière à Sophia au centre de R&D de France Telecom. Il vit aux Etat-Unis depuis 20 ans.

créée en 2014, a aujourd’hui à son capital de grandes banques comme Goldman Sachs, l’actionnair­e historique, HSBC et JP Morgan. Elle a été valorisée à un milliard de dollars en mai dernier.

choisie devant Paris et Grenoble pour implanter le centre R&D de Symphony. 30 développeu­rs informatiq­ues à recruter en 2018. déjà deux salariés sur le site, dans le secteur des Lucioles.

CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@Nicematin.fr contactera la personne et ses proches pour prendre des mesures et éviter une future chute. Autre startup de la délégation, Monuma dont l’applicatio­n permet d’expertiser, d’évaluer et de certifier tout type de biens, fait également partie des finalistes du concours.

 ?? (DR) ?? David Gurlé, fondateur de Symphony : « Un entreprene­ur ne prend pas de décisions patriotiqu­es mais pragmatiqu­es. Le choix de Sophia a été arrêté sur ces critères. C’est encore plus fort. » Cannois, David Gurlé Symphony, La technopole de Sophia,
(DR) David Gurlé, fondateur de Symphony : « Un entreprene­ur ne prend pas de décisions patriotiqu­es mais pragmatiqu­es. Le choix de Sophia a été arrêté sur ces critères. C’est encore plus fort. » Cannois, David Gurlé Symphony, La technopole de Sophia,
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France