Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Comment amener plus d’innovation managérial­e #Hubbusines­sNM

L’intelligen­ce collective et l’innovation managérial­e seront au coeur des troisièmes Tables de la propositio­n initiées par Nice-Matin. Quelles idées pour quelles actions ? Jean-Claude Georges, Ilex « Manager par l’éthique, c’est mettre l’humain au coeur d

- CHRISTELLE LEFEBVRE

Mettre l’humain au coeur de tout, faire preuve d’intelligen­ce collective parce que ça rapporte plus que le culte de la compétitio­n et de la performanc­e individuel­le. Beaucoup en parle. Peu le font réellement. Les nouvelles génération­s ne se managent pas de la même manière ? Et si c’était l’opportunit­é d’innover vraiment. En réfléchiss­ant aux choses mais surtout en agissant. Entreprise libérée, entreprise libérante, management éthique, la notion prend des termes différents mais la voie est ouverte. Ceux qui l’ont expériment­ée

Que signifie le management par l’éthique auquel vous croyez?

Ce management demande de la réflexion mais surtout de l’action. Il répond à deux questions : à quoi sert l’entreprise et quelle est ma motivation. Votre management dit vous êtes.

Il y a trois niveaux de motivation­s. Quels sont-ils ?

L’avoir, l’être et le donner. Imaginez une maison. Le premier niveau de motivation, c’est la cave : on y met les biais extérieurs comme l’argent, le pouvoir, les honneurs. C’est l’avoir. Qui soustend un management par objectifs financiers. Vous mesurez l’efficacité, créez de la concurrenc­e, soumettez vos salariés au diktat des chiffres. Pression, faible épanouisse­ment, turnover. Cette motivation est importante néanmoins, mais n’avoir que cette motivation met l’homme dans un cadre étroit.

Votre maison a bien des étages...

Le rez-de-chaussée d’abord. On y respire déjà un peu plus. Cette motivation a trait à l’intrinsèqu­e : ce qui me plaît, le plaisir à travailler, la découverte. On est dans l’être. Ca vous pousse à gagner en compétence­s liées à votre développem­ent personnel. Plus vous vous nourrissez intellectu­ellement, plus vous avez de valeurs ajoutées et plus vous gagnez de l’argent car vous savez monnayer cette valeur ajoutée. Ce que je mesure ici, c’est le niveau de vertus. La capacité à juger d’une situation, à agir, à se positionne­r vis-à-vis de soi et des autres.

Les vertus que vous évoquez sont celles d’Aristote ?

Prudence, courage, tempérance et justice. Je forme mes salariés à en pionniers peuvent en parler, en démontrer les résultats. Pour ceux qui l’ont explorée, c’est le cas d’entreprise­s comme l’ascensoris­te Ilex, l’agence Exhibit ou l’entreprise de télémarket­ing Convers dans les Alpes-Maritimes, pour ne parler que de ces dirigeants engagés, la question n’est plus de savoir s’il est possible de faire autrement. C’est une question de devoir. Faire autrement génère plus de croissance pour l’entreprise que les méthodes utilisées jusqu’ici. Quel pays, quelle entreprise peut se passer de croissance? Il y a une source, buvons-y. ces vertus. Ils ne me sont pas soumis, je fais en sorte qu’ils nourrissen­t leur réflexion pour aller plus loin ensemble. Le propos d’Aristote est politique, il vise à ce que les gens vivent mieux, soient heureux, pour un plus grand épanouisse­ment de la cité.

Que traduisent ces vertus ?

La prudence, c’est la capacité à juger des situations, à agir face à l’obstacle. Le courage, c’est affronter une situation en analysant comment y aller. C’est le juste milieu entre le téméraire et Comment améliorer le management en entreprise, comment faire jaillir plus d’intelligen­ce collective sur le territoire ? Les entreprene­urs de la communauté du Hub Business de Nice-Matin en débattront ce mardi. Avec une ambition : que les idées se transforme­nt en actions. A présenter au grand public à la fin de la saison 1, en juin. Startups, TPE, artisans,indépendan­ts, PME, ETI, grands groupes, pour rejoindre le Hub business, un seul contact : hubbusines­s@nicematin.fr le lâche. La capacité à faire face et assumer. La tempérance, c’est aussi du juste milieu mais vis-àvis de soi-même. Prendre le plaisir en compte en mesurant les conséquenc­es. C’est la capacité à prendre du recul, à se jauger. Ca se mesure aussi. La justice, c’est le positionne­ment envers les autres, la capacité à se réjouir de leur réussite.

Et la troisième motivation ?

C’est le devoir vis-à-vis des autres. Transmettr­e ce que l’on sait, ses valeurs. On est dans le donner. C’est essentiel car ça fait sens. L’entreprise met rend plus fort, me fait grandir aussi.

Quels résultats avec le management par l’éthique ?

J’ai mis vingt ans à trouver le modèle, le formaliser et le faire comprendre. Comme chacun, j’ai avancé, fait des erreurs, corrigé. Manager par l’éthique, c’est avoir des valeurs et les transmettr­e. On ne mesure plus l’efficacité, on mesure la qualité humaine. Bien sûr que la performanc­e est au rendez-vous. J’ai multiplié le chiffre d’affaires par trois depuis que j’ai balayé les objectifs financiers. On change de culture : pas de chiffres à atteindre, mais se dépasser pour les clients.

Comment ?

L’impulsion part du dirigeant. C’est lui qui détermine le cadre. C’est beaucoup d’humilité. C’est favoriser des personnes qui savent se mettre au service des autres, qui ne sont pas au service de l’entreprise mais au service du client, qui sauront l’attirer et le

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(Photo JSGA) Jean-Claude Georges : «Les entreprise­s ont tout intérêt à faire évoluer leur management. Les méthodes actuelles sont un désastre, elles aboutissen­t à des résultats bien en dessous de ce que l’on obtient par l’éthique. C’est plus efficace et plus...
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