Bugatti expose son art à la collection du prince
Ettore Bugatti était un génie. «Ila déposé des centaines de brevets, et pas seulement pour les automobiles », explique Philippe Renzini, responsable de la collection de voitures du prince Albert II. Une habitude de protection qui n’est pas sans rappeler Steve Jobs, luimême à l’origine d’une fabuleuse collection d’idées protégées, dont certaines ont donné les produits phares de la marque à la pomme. À Fontvieille, au musée qui accueille la collection personnelle de voiture du prince Albert II, pas de pomme, mais des bolides. «Bugatti a toujours fabriqué les véhicules les plus rapides de son temps », poursuit l’intarissable Philippe Renzini. Au-delà de la simple performance, il y a aussi la recherche d’une esthétique. Issu d’une famille d’artistes, Ettore Bugatti a de qui tenir, mais trouve en plus une application à son talent : il devient dessinateur industriel. En 1909, il lance sa marque automobile. « Dotées d’un design unique, les Bugatti sont réputées être les voitures les plus élégantes et les plus performantes», précise-t-on au palais. De son côté, Philippe Renzini l’assure : «Aujourd’hui encore, ces voitures n’ont pas à rougir de leurs performances. »
« Tout devait être beau »
Et pour cause ! La Type 43, de 1930, avec ses huit cylindres en ligne, monte à 180 km/h. Une vitesse que certains modèles modernes n’atteignent pas, et qui à l’époque en ébouriffait quelquesuns ! Tous ces bolides portent sur eux le génie de l’innovation. Quand Philippe Renzini ouvre un capot, on a du mal à croire que ces voitures roulent vraiment : « Pour Ettore Bugatti, tout devait être beau. » Et là, tout est aligné, lustré, briqué. Après la Seconde Guerre mondiale, la production s’arrête. Elle ne reprendra que dans les années quatre-vingt-dix avec un modèle exposé lui aussi à Monaco, la EB110. Les deux derniers bijoux du constructeur au fer à cheval seront eux aussi présents : la Veyron de 2015 (1 200 CV, 415 km/h), et la Chiron de 2 016 (1 500 CV, vitesse bridée à 415 km/h).