Borloo à Berthe
L’ancien ministre de la Ville de Jacques Chirac était à la Seyne hier, 16 ans après la « loi Borloo », son grand programme de rénovation urbaine visant à réduire les inégalités sociales. Le président Macron lui a confié un « plan banlieues ».
La dernière fois que Jean-Louis Borloo avait mis les pieds à La Seyne, c’était il y a bientôt seize ans, le 14 octobre 2002. Autrement dit, une éternité à l’échelle des transformations opérées depuis au quartier Berthe, qu’il s’est fait «un plaisir» de visiter à nouveau, hier. Car si l’ancien ministre est revenu dans l’agglo TPM, c’est certes qu’il avait rendez-vous avec le maire de Toulon Hubert Falco dans la matinée, mais aussi qu’il souhaitait voir le résultat concret de « sa » politique, lancée avec succès de ce côté-ci de la rade au début des années 2000. Pour rappel, le texte de la « loi Borloo » de 2003 contenait un plan de rénovation urbaine (200000 logements sociaux à construire en quatre ans), la création de nouvelles zones franches ainsi qu’une Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), l’établissement public chargé de coordonner la politique de la ville. Pas loin de 360 millions d’euros ont ainsi été injectés par ce biais depuis 2006 pour le gigantesque lifting de La Seyne Nord. « Un formidable plan Marshall en soutien des quartiers propriétaires », comme le résume, reconnaissant, Marc Vuillemot. Si Jean-Louis Borloo trouve que ça a porté ces fruits? « Avant, c’était oppressant, fermé, enclavé… angoissant. Regardez, là, ça n’a plus rien à voir. J’imagine qu’il n’y a pas grand monde pour dire que ça n’a servi à rien. »A rien, évidemment non. Mais qu’il reste encore des choses à faire, oui. Et c’est également le message qu’a voulu porter le maire de La Seyne, notamment lors du déjeuner organisé au restaurant d’insertion Le Petit Prince. Il a ainsi rappelé que « la situation économique s’est considérablement dégradée depuis douze ans, avec des populations devenues beaucoup plus fragiles. Nous avons besoin que la solidarité de l’État soit pérennisée ».
Le maire demande de l’aide pour le centre
Et ça tombe bien : Jean-Louis Borloo était aussi là pour ça. L’ancien numéro 2 du gouvernement Fillon a en effet repris du service pour aider l’exécutif à l’élaboration de son « plan banlieues », en lui suggérant des pistes de réflexion. « Le président Macron m’a demandé un coup de main, je le donne volontiers. » Par manque de temps, JeanLouis Borloo aura cependant dû zapper la visite du centre-ville, ses habitats vacants, parfois insalubres, son commerce en berne, son grand taux de chômage et sa petite délinquance. Mais le maire n’a pas manqué de glisser un mot au centriste sur le sujet. Et sur le fait que la Ville attend toujours les moyens de l’Etat promis il y a trois ans pour la rénovation du quartier.