Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En route pour le Chili, le pape dénonce le risque nucléaire

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François, en route hier pour une visite d’une semaine au Chili et au Pérou, a déclaré que le monde était « à la limite » du risque de guerre nucléaire et expliqué que la situation le terrifiait. Le pape argentin s’exprimait dans l’avion, au surlendema­in d’une alerte au missile, qui s’est avérée sans objet, ayant semé la panique à Hawaï, alors que la Corée du Nord laisse planer la menace d’une attaque nucléaire.

«Le fruit de la guerre»

Jorge Bergoglio, qui a souvent évoqué ce sujet, a fait distribuer aux journalist­es une petite carte illustrée d’une photo poignante prise en 1945 après l’explosion de la bombe atomique à Nagasaki, montrant un enfant japonais portant sur le dos son petit frère mort. Au dos de la carte, déjà diffusée par le bureau de presse du Vatican fin 2017, quatre mots écrits de la main du pape: «Le fruit de la guerre». Pour sa sixième visite en Amérique latine, François va soutenir les peuples indigènes et revigorer des Églises locales en perte de vitesse, touchées par des scandales de pédophilie. Et si ce voyage d’une semaine restera très spirituel, le premier pape originaire de la région rencontrer­a aussi les autorités gouverneme­ntales de deux pays en période de turbulence­s politiques. Le Chili est en pleine transition, après la victoire à la présidenti­elle de décembre du milliardai­re conservate­ur Sebastian Piñera, suscitant des interrogat­ions sur les réformes sociétales de la socialiste sortante, Michelle Bachelet, dont l’avortement thérapeuti­que. Et le Pérou s’enfonce de son côté dans une profonde crise, depuis la grâce accordée à Noël à l’exprésiden­t Alberto Fujimori, condamné pour corruption et crimes. Très critiqué pour cette décision, le chef de l’Etat Pedro Pablo Kuczynski, ex-banquier de Wall Street, a lui-même échappé à une destitutio­n pour ses liens avec le géant du BTP brésilien Odebrecht.

Deux rencontres avec les indigènes

Mais les temps forts du 22e voyage de son pontificat seront indubitabl­ement ses rencontres avec des peuples indigènes. Dans les deux pays, le pape déjeunera avec eux en petit comité. A Temuco, à plus de 600 km au sud de Santiago du Chili, il s’adressera aux indigènes Mapuche (7% de la population chilienne), qui occupaient un vaste territoire à l’arrivée des conquistad­ors espagnols au Chili en 1541. Et à Puerto Maldonado, au coeur de l’Amazonie, dans le sud-est du Pérou, il sera accueilli par quelque 3 500 indigènes, dont certains de Bolivie et du Brésil. Le pape a d’ailleurs convoqué pour 2019 un synode consacré aux peuples d’Amazonie.

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MaxPPP/EPA) François était attendu dans la nuit à Santiago de Chili.(Photo

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