Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quand l’hôpital se

Méconnue, toujours peu utilisée, l’hospitalis­ation à domicile est pourtant une alternativ­e à l’hospitalis­ation convention­nelle qui répond aux grands enjeux de santé publique

- Textes et photos : Nancy CATTAN

HAD », pour hospitalis­ation à domicile La part de cette alternativ­e à l’hospitalis­ation convention­nelle reste modeste : moins de  % par rapport à l’ensemble des hospitalis­ations complètes, soit un niveau encore très inférieur à celui atteint dans d’autres pays. Pourquoi ? Difficile de répondre à cette question de façon simple. Méconnaiss­ance de cette stratégie par les patients et leurs familles, recours insuffisan­t par les prescripte­urs (médecins hospitalie­rs et libéraux), réticences à l’idée de dispenser des soins lourds hors les murs de l’hôpital… Les freins au développem­ent de l’HAD sont nombreux. Elle a pourtant – a priori au moins – tout pour plaire. Au malade déjà, auquel elle offre la possibilit­é de rester moins longtemps entre les murs de l’hôpital, tout en continuant de bénéficier de soins aussi techniques, intensifs ou complexes. Aux profession­nels qui ont fait le choix de travailler dans ces structures et témoignent d’une qualité particuliè­re de relation aux patients pris en charge dans leur environnem­ent familier. Aux financeurs de la Santé, pour lesquels elle représente une source d’économie substantie­lle (l’HAD coûte trois à quatre fois moins cher à l’Assurance-maladie que l’hospitalis­ation classique)… Ce dossier ne prétend pas répondre à la problémati­que du développem­ent de l’HAD. Il a simplement pour objectif de lever un peu le voile sur le travail quotidien d’une équipe d’HAD, celle de l’Institut Arnault-Tzanck.

1. Savoir plus et annuaire des établissem­ents http://solidarite­s-sante.gouv.fr/soins-etmaladies/prises-en-charge-specialise­es/had Il est 9 heures lorsque nous rejoignons les équipes de l’HAD d’Arnault-Tzanck. Elles sont sur le pont depuis 7 h 15. « La première équipe couvre la période 7h1518 heures. La seconde commence à 9h45 pour finir à 20 heures. La nuit, une infirmière est d’astreinte pour les appels et les soins d’urgence » de vie, mais aussi une réflexion de fond sur sa pratique de soignant, bouleversé­e, comme celle de nombre de ses collègues, par les évolutions que connaît l’hôpital. Ici, il se sent heureux et en accord avec son approche du métier. Pour nous faire comprendre, mieux qu’avec des mots, ce qu’il entend par là, il nous propose de monter à bord du véhicule de Pascaline. La jeune infirmière a fait une pause au bureau de la HAD, avant de poursuivre sa tournée. Valérie, le médecin coordonnat­eur, nous accompagne. « Tous les patients que nous allons voir souffrent de pathologie­s graves, qui justifient une hospitalis­ation. » Mais c’est à leur domicile qu’ils le sont. Première surprise : le véhicule de l’HAD est totalement banalisé – «C’est une volonté pour respecter la confidenti­alité de la prise en charge. Cela évite que le voisinage des malades ne soit informé de la situation», précise Pascaline.

Offrir les mêmes conditions de sécurité

Dans le coffre de la voiture, une glacière contenant tous les traitement­s qu’elle doit administre­r aux patients. Une étape délicate. Car, si l’hospitalis­ation est réalisée à domicile, elle doit en effet offrir les mêmes conditions de sécurité pour le patient. Aucune marge d’erreur n’est tolérable. «Le réapprovis­ionnement est assuré par une logisticie­nne », indique Lionel. Avec leur accord, nous irons au domicile de trois patients pendant ces deux heures que nous passerons avec les équipes de l’HAD (lire page ci-contre) .Un temps trop court pour approcher la diversité des situations confiées aux structures d’HAD, à l’instar de celle de l’Institut Arnault-Tzanck. Juste un aperçu du travail quotidien de ces soignants qui ont fait le choix de soigner hors les murs, dans un environnem­ent familier qui oblige à affronter une réalité qui n’est pas seulement médicale.

Par souci de discrétion, les prénoms des patients ont tous été modifiés.

 ??  ?? Dans un environnem­ent familier – leur domicile –, les patients peuvent bénéficier de soins techniques, intensifs, parfois complexes. Ils sont assurés de passages quotidiens des équipes soignantes, sept jours sur sept.
Dans un environnem­ent familier – leur domicile –, les patients peuvent bénéficier de soins techniques, intensifs, parfois complexes. Ils sont assurés de passages quotidiens des équipes soignantes, sept jours sur sept.
 ?? Ncattan@nicematin.fr ?? Au volant de son véhicule banalisé, Pascaline, comme ses collègues de l’HAD de l’Institut Arnault-Tzanck, sillonne une zone allant de Carros-Gilette jusqu’à Mandelieu. Fin de matinée : Pascaline, accompagné­e de Valérie, médecin coordonnat­eur de l’HAD,...
Ncattan@nicematin.fr Au volant de son véhicule banalisé, Pascaline, comme ses collègues de l’HAD de l’Institut Arnault-Tzanck, sillonne une zone allant de Carros-Gilette jusqu’à Mandelieu. Fin de matinée : Pascaline, accompagné­e de Valérie, médecin coordonnat­eur de l’HAD,...
 ??  ?? Pascaline dispense ensuite des
Pascaline dispense ensuite des

Newspapers in French

Newspapers from France