Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Aromates bio en circuit court : la garrigue rêvée d’Élodie Truc Esparron

Il y a deux ans, la jeune femme se lançait dans la culture des aromates de Provence en créant Truc&Co. Elle conditionn­e et commercial­ise localement elle-même ses assortimen­ts Les aromates, invités de la Saint-Vincent, dimanche, à Saint-Maximin Des activit

- VICTOR TILLET

Sur le plateau des Pallières, au pied du village d’Esparron, s’entremêlen­t des odeurs familières en Provence. Thym, laurier, sauge, romarin, fenouil, origan, ou encore sarriette. Imaginez la combinaiso­n de toutes ces senteurs sur 3 hectares, et vous êtes au coeur de l’exploitati­on d’Élodie Truc. Un sol argileux, calcaire, qui a la particular­ité de drainer efficaceme­nt l’eau, et dont les pierres réchauffen­t la surface. Idéal pour faire pousser ces plantes que l’on retrouve dans les plats du terroir.

Passion familiale

Initialeme­nt, c’est vers un master en analyse sensoriell­e que l’agricultri­ce de 25 ans s’oriente. Tout juste diplômée, elle est cependant rattrapée par l’attachemen­t au terroir : « J’ai toujours eu cette envie de la terre. Mes parents cultivent leurs aromates ici depuis vingt ans. Je ne voulais pas que ça parte ailleurs après eux. Alors je me suis lancée. » Les terres familiales représente­nt en tout 6 hectares, dont elle s’occupe d’une moitié. Ses parents, Ghislaine et Patrice, cultivent encore l’autre partie. Bien qu’ils ne lui ont pas recommandé ce métier, du fait de e 10 . Procession des vignerons derrière leur saint patron et inaugurati­on de la fête, en présence des confréries bachiques et au son de fifres et tambourins. 10  30. Messe solennelle de la Saint-Vincent, en la basilique, célébrée par le père Joël Boudaroua, prieur des Dominicain­s de la Sainte-Baume. 11  30. Cérémonial du chapitre dans la cour carrée du cloître. Cérémonie d’Intronisat­ion orchestrée par l’Ordre illustre des chevaliers de Méduse et les Echansons de Vidauban. D 10  18 . Découverte et animation autour de stands des vignerons avec dégustatio­n et vente des vins de Provence (Côteaux varois sa dureté, la jeune exploitant­e est heureuse de profiter de leur expérience : « La transmissi­on, c’est important quand on travaille avec la terre », confirme-t-elle.

«Protéger la terre»

Particular­ité de l’exploitati­on d’Élodie Truc : elle est en agricultur­e biologique. en Provence, AOC Bandol, Côtes de Provence SainteVict­oire, La Londe, Fréjus, Pierrefeu, Côteaux d’Aixen-Provence et tous les vins de pays du Var). Exposition de matériel agricole, marché des jeunes agriculteu­rs, produits du terroir (miel, pain, nougat, etc). 12 . Le restaurant du couvent royal propose un menu sur le thème des herbes de Provence. 17 . Tirage de la tombola. Un séjour au ski et une nuit à l’Hôtel du couvent royal à gagner, entre autres.

Entrée gratuite. Pour participer aux dégustatio­ns et à la tombola, vous devrez acquérir le verre officiel de la SaintVince­nt (, euros). Un choix inspiré de son père, ainsi que d’un voyage en Australie où « l’on est très porté sur la question ». Une philosophi­e qu’elle a entièremen­t adoptée : « Faire du bio c’est aussi protéger la terre. Et si dès le producteur on ne pense pas bio, qui le fera ? » Pour éviter l’usage de produits chimiques, c’est Depuis 2016, et la plantation de ses premières cultures, Élodie Truc s’occupe toute seule de les entretenir. Un cycle de travail étalé sur l’année, qui commence au mois de mars, avec la mise en terre des plants, qui se fait à la main. Puis vient l’entretien des plantation­s, qui représente une lourde charge de travail : «Étant donné que je n’utilise pas de produits chimiques pour désherber, il faut le faire manuelleme­nt. Le sol est ainsi retourné à l’aide de pioches. On se sert aussi d’une bineuse, mais prudemment car elle peut arracher les racines », détaille l’agricultri­ce. Il est aussi parfois nécessaire de traiter biologique­ment contre la larve arima, qui se nourrit de plantes à fort parfum, allant parfois « jusqu’à manger le bois ». La récolte, qui se fait au sécateur, avec des engrais naturels qu’elle entretient les sols : « J’ai entouré la parcelle de sainfoin et de phacélie pour enrichir le sol en éléments nutritifs. Cela permet aussi d’empêcher le développem­ent des mauvaises herbes. » Pour vendre ses bouquets et assortimen­ts d’herbes, commence en été, en commençant par la sarriette et l’origan. Puis les autres plantes se succèdent jusqu’au mois de février suivant. Élodie Truc donne l’exclusivit­é au circuit court. Elle fournit ainsi des épiceries bio de la région, et assure parfois elle-même la vente. Ce sera le cas dimanche pour la Saint-Vincent à Saint-Maximin, où elle distillera ses conseils d’utilisatio­n aux visiteurs. Dès que des aromates sont cueillis, place au conditionn­ement, en commençant par le séchage. Une fois prêts, les brins sont triés, coupés, et assemblés en bouquets, pour être rangés dans des boîtes prêtes à être vendues.

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Élodie Truc a repris une partie des terres et des cultures de ses parents. Planter, désherber, récolter, conditionn­er, vendre… La jeune agricultri­ce travaille chaque mois de l’année.
(Photos Frank Muller) Élodie Truc a repris une partie des terres et des cultures de ses parents. Planter, désherber, récolter, conditionn­er, vendre… La jeune agricultri­ce travaille chaque mois de l’année.

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