Prisons: le nouveau projet d’accord mal reçu
Inondations: pas de répit, la Seine de plus en plus haute à Paris
Deux des trois syndicats représentatifs de surveillants ont rejeté hier le projet d’accord visant à mettre fin au mouvement des surveillants qui dure depuis onze jours, mais la garde des Sceaux peut désormais se prévaloir du soutien appuyé d’Emmanuel Macron. «La ministre est à la manoeuvre et, je suis sûr, aura une solution négociée avec les organisations » syndicales, a expliqué le Président à des journalistes lors d’un déplacement en Auvergne. « Le Premier ministre et moi avons pleinement confiance et soutenons pleinement l’action de la ministre. » Edouard Philippe a appelé pour sa part «chacun» au « sens des responsabilités», alors que l’exécutif est accusé de ne pas avoir vu venir le rasle-bol des surveillants. La garde des Sceaux Nicole Belloubet a rencontré dans la journée d’hier les responsables des principaux syndicats, l’Ufap-Unsa Justice (40 %), FO-Pénitentiaire (30 %) et la CGT-Pénitentiaire (15 %), pour leur présenter un projet d’accord destiné à mettre fin à cette mobilisation d’une ampleur inédite depuis 25 ans.
Un recours déposé par un détenu
Ce projet comprend des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, comme la construction de 1 500 places dans des quartiers étanches, et des mesures concrètes pour renforcer la sécurité des agents comme le menottage des détenus dangereux et un retour aux fouilles inopinées de cellules. Le ministère s’est également engagé Rues et routes inondées, navigation interdite, péniches et musées sous surveillance, Franciliens les pieds dans l’eau… Le niveau de la Seine continuait à monter hier en Ile-de-France, où 395 personnes ont été évacuées au total en Ile-de-France, principalement dans le Val-de-Marne. Au niveau national, 13 départements étaient encore hier en fin d’après-midi en vigilance orange crues-inondations, principalement autour du bassin de la Seine et, dans une moindre mesure, de la Saône, les deux cours d’eau qui restent sous surveillance après les décrues amorcées sur le Rhin ou le Doubs. Hier, le niveau de la Seine atteignait 5,50 m au pont d’Austerlitz et les conséquences se faisaient déjà sentir. Le
sur la création de 1 100 emplois supplémentaires et sur une enveloppe de plus de 30 millions d’euros pour renforcer les indemnités perçues en complément de salaire par les surveillants. Mais, après la rencontre et la consultation de leur base, la CGT et FO ont annoncé qu’elles ne signeraient pas le document. « L’essentiel n’y est pas » ,aestimé la CGT en déplorant l’absence de proposition sur l’évolution statutaire des personnels pénitentiaires, devenue ces derniers jours une revendication clé. De son côté, Jean-François Forget, secrétaire général de l’Ufap-Unsa, a évoqué après la réunion «des avancées»: « On est passé de 30 millions à 34 millions d’euros pour les indemnités et on a débloqué 40 millions d’euros pour les créations de postes », a-t-il dit. Il n’a tronçon central de la ligne C du RER à Paris, fermé depuis mercredi, le restera au moins jusqu’au 31 janvier. Les musées du Louvre et d’Orsay ont pris leurs précautions pour protéger les oeuvres, certaines voies sur berges sont inondées, et Matignon a placé les ministères en phase d’alerte pour qu’ils se préparent à un repli éventuel sur des sites de secours.
Deux mois très pluvieux
cependant pas livré pour l’heure la position définitive de son syndicat. Nicole Belloubet a répondu hier soir en appelant sur RTL les surveillants à «regarder les propositions qui sont faites », tout en disant comprendre « qu’il y ait des réactions de colère» .« Ce qui nous était demandé par les organisations syndicales s’y retrouve très globalement » , at-elle assuré. Sur le terrain, le mouvement s’est poursuivi: 116 des 188 prisons françaises ont été touchées. Et, conséquence de cet enlisement pour les prisonniers, un premier recours a été déposé par un détenu du centre de Moulins-Yzeure (Allier) qui n’a pas pu prendre de douche «depuis neuf jours» ou eu droit à des promenades, a annoncé l’Observatoire international des prisons. Autre point d’attention: la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, placé lundi en vigilance rouge. Le pic de crue était «en passe» d’être atteint à Chalon-sur-Saône hier en fin d’après-midi, selon Vigicrues. A l’origine de ce phénomène national : des précipitations importantes, alors que les sols sont déjà gorgés d’eau. Le bimestre décembre-janvier est ainsi l’un des trois les plus pluvieux depuis le début des relevés en 1900, selon Météo-France. Et une nouvelle perturbation provoquait des pluies hier des Charentes aux Ardennes. Un épisode neigeux «remarquable en quantité et en durée » est d’autre part attendu dans la nuit de jeudi à vendredi sur le Massif central, selon Météo-France qui a placé sept départements en vigilance orange «neigeverglas ».