Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Je suis un délinquant, pas un terroriste », se défend le complice présumé du «logeur de Daesh »

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«Je ne suis pas dans la case terroriste, mais dans la case délinquant », a cherché à convaincre hier Mohamed Soumah, complice du « logeur » du 13-Novembre Jawad Bendaoud, lors de leur procès devant le tribunal correction­nel de Paris. Peu après le début de son interrogat­oire par la présidente Isabelle Prévost-Desprez, il a voulu « présenter toutes [ses] condoléanc­es et demander pardon aux familles des victimes et aux victimes » des attentats. «Indirectem­ent, sans le savoir, c’est un peu ma faute. J’étais pas au courant, mais ça reste de ma faute. » Mohamed Soumah, 28 ans, a mis en contact Jawad Bendaoud et Hasna Aïtboulahc­en, qui cherchait une planque pour deux djihadiste­s du 13-Novembre (le cerveau présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud et son compagnon de cavale Chakib Akrouh) (1). Mais il a affirmé qu’il ne savait pas à qui était réellement destiné l’appartemen­t, et qu’il pensait qu’elle cherchait un logement pour elle ou pour des copines. Il n’aurait pris conscience qu’elle voulait un logement pour des hommes que le 17 novembre au soir.

« Elle m’a utilisé »

Pourquoi avoir accepté de chercher un logement pour cette femme qu’il a rencontrée, selon ses dires, seulement le 16 novembre pour lui vendre de la cocaïne ? Le prévenu a mis d’abord en avant « l’argent », puis enchaîné : « Et pourquoi pas après, si je l’aide, coucher avec elle ? ». « A la fin, je me suis dit “Elle m’a utilisé”. Elle m’a charmé. [...] Elle m’a pris pour un con. » 1. Les deux djihadiste­s et la jeune femme seront tués dans l’appartemen­t du « logeur », lors de l’assaut du Raid, le 18 novembre 2015, à Saint-Denis.

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