Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jean-Michel Blanquer: «Je suis ouvert aux idées»

La sécurité dans les écoles, les réformes, le « plan mercredi » qu’il signera avec Christian Estrosi, sont au menu de la visite, aujourd’hui à Nice, du ministre de l’Éducation nationale

- De PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE MARS

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer sera aujourd’hui à Nice. Depuis sa prise de fonction, en mai, ce sera son premier déplacemen­t dans la capitale de la Côte d’Azur, « ville dynamique », la première de France à avoir opté, en septembre, pour le retour de la semaine des quatre jours à l’école. Accueilli par le maire, Christian Estrosi, le ministre Jean-Michel Blanquer aura un programme chargé. Avec notamment l’inaugurati­on de la nouvelle maternelle de Saint-Isidore, dans la plaine du Var, une visite du lycée hôtelier Paul-Augier pour soutenir l’enseigneme­nt profession­nel, filière d’avenir. Une journée marathon, dense en rencontres et en entretiens, pour parler, entre autres, de sécurité à l’école et des réformes mises en place. Avant sa venue à Nice, le ministre Jean-Michel Blanquer nous a accordé une interview.

Pourquoi ce déplacemen­t à Nice ?

Nice est une ville importante pour l’Éducation nationale. Elle représente un laboratoir­e d’expériment­ation pédagogiqu­e et éducative. Notamment par les activités périscolai­res mises en place par la commune, le mercredi, jour libéré à l’école [depuis la sortie de Nice de la réforme des rythmes, Ndlr].

Prônez-vous la généralisa­tion de la semaine des  jours ?

Non. L’idée est de permettre à chaque commune, à chaque communauté scolaire de décider de ce qui est le meilleur pour elle. Ma volonté n’est pas d’imposer quatre jours ou quatre jours et demi mais d’être pragmatiqu­e et de laisser la décision au plus proche du terrain. C’est un esprit de liberté qui a nourri cette décision. Le maire de Nice m’a fait part de sa volonté de sortir de la réforme des rythmes tout en proposant une organisati­on pertinente reposant sur des mercredis nourris d’activités scolaires de qualité. Je visiterai un établissem­ent [l’école de Saint-Isidore, Ndlr] dont l’expériment­ation est tout à fait intéressan­te et nous signerons, avec Christian Estrosi, une charte locale du « plan mercredi ».

C’est quoi au juste ce « plan mercredi » ?

Ce plan repose sur une vision commune et une cohérence entre le temps scolaire et périscolai­re. Ce que nous voulons c’est, sur un territoire donné, pouvoir rassembler, de façon cohérente, l’ensemble des offres et des activités périscolai­res. C’est un travail qui rassemble les collectivi­tés, les partenaire­s locaux mais aussi les différents services de l’État comme les sports, la culture. Ensemble, il s’agira de dynamiser les possibilit­és d’activités périscolai­res le mercredi.

À Nice, il y a un avant et un après -Juillet. Pour renforcer la sécurité, le maire souhaitera­it expériment­er la présence de policiers municipaux dans les écoles. Votre avis?

Cela fait partie des questions sur lesquelles je m’entretiend­rai avec le maire. Je suis ouvert à toutes les idées au service des élèves comme celles qui renforcent la sécurité dans les établissem­ents. Nous devons chercher la meilleure formule possible pour bien protéger nos enfants lorsqu’ils sont à l’école. Il y a des expériment­ations intéressan­tes, notamment dans votre région, dont il faut tirer les enseigneme­nts. Je sais qu’il a été question d’une présence policière dans les écoles. Si tel était le cas, nous parlons, bien sûr, d’une présence non armée.

À cette rentrée, vous avez lancé le dédoubleme­nt des CP dans les écoles classées en REP + (réseau d’éducation prioritair­e renforcé). Quel est le bilan ?

Nous aurons un premier bilan scientifiq­ue avant les vacances d’été. Toutefois les retours

du terrain sont très positifs, avec Je suis pourtant un excellent élève. Au premier trimestre, j’ai eu les félicitati­ons, comme la kouasi totalité des élèves de ma sixième. Normal, je freezze  de moyene général. Les , les , les , je ne les compte plus. Ça fait bien enrager mon père, qui ne déborde pas de mansuétude (ça c’est stylé mais j’avoue, c’est ma mère qui m’a soufler le mot) : il dit que j’ai un niveau de CM et que les profs ne nous rendent pas service en nous maintenant dans l’illusion. Qu’ils feraient bien d’être un peu plus céverres. Mais nos profs, eux, sont vraiment simpas. Ils ont bien vu à qui ils avaient à faire. Depuis le début de l’année, nous n’avons fait qu’une des professeur­s heureux de cette expériment­ation et des enfants qui entrent, plus tôt et avec plus de fluidité, dans la lecture et le calcul. D’ailleurs le dédoubleme­nt des CP sera étendu, à la rentrée , dans les écoles en REP et se poursuivra dans les REP + par le dédoubleme­nt des CE. C’est un effort important que nous faisons pour donner à chaque enfant toutes les chances de réussir. Nous prenons les problèmes à la racine.

En portant les efforts dans les REP, n’y a-t-il pas un risque de créer une école à deux vitesses ?

Absolument pas. L’objectif des dédoubleme­nts de classes dans les secteurs fragilisés est de compenser les inégalités sociales. Pour que, à la fin du CP, les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui. Le dédoubleme­nt est important dans certains cas mais la pédagogie l’est tout autant. L’appui donné aux professeur­s et la qualité pédagogiqu­e, cela vaut pour toutes les classes en et hors réseau prioritair­e. Notre priorité est l’école primaire. C’est l’école des fondamenta­ux pour laquelle nous nous engageons pour  % de réussite des enfants.

Où en est la réforme du baccalauré­at ?

Après une large consultati­on des différents acteurs, qui a aussi permis à plus de   lycéens de participer en ligne, Pierre Mathiot [ancien directeur de Sciences-Po Lille, Ndlr] m’a remis, mercredi, son rapport. Les propositio­ns formulées feront l’objet d’une concertati­on que je mènerai jusqu’à la mi-février. L’objectif de cette réforme est de redonner tout son sens au baccalauré­at. De le rendre plus lisible et plus utile, avec du contrôle continu dans certaines discipline­s, quatre épreuves à l’écrit et la création

dictée. Notre prof de français a vite compris que se n’était pas la peine d’en abbuser, que nous étions aux points. Pour être au net, je dois reconnaitr­e que l’anglais me cose un peu plus de traccat. Mais j’ai quant même  de moyenne et à la réunion parentspro­fesseurs, ma prof a dit à mes parents que j’étais super ! Il s’est bien fait mouché ce soir-là, mon père, lorsqu’il a demandé au prof principal si on ne nous notaient pas trop large. Ben non, pas du tout, qu’il a répondu ! Mon père, cet éternel rabbat-joie, ma rétorqué que le bac, de toute façon, d’un oral final qui permettra d’évaluer des compétence­s mais aussi de renforcer le niveau d’expression écrite et orale de tous les lycéens. Telles sont quelques pistes évoquées pour le nouveau baccalauré­at qui sera effectif à partir de .

Au collège, les nouveautés sont moins nombreuses…

Une avancée importante au collège, c’est la mesure « devoirs faits », mise en place depuis la rentrée des vacances de Toussaint. Désormais, chaque famille et chaque collégien peuvent bénéficier de quatre heures de soutien scolaire par semaine, après les cours. C’est la fin des inégalités devant les devoirs. C’est un soutien important pour les élèves en difficulté et une attention pour les familles. C’est un accompagne­ment pour plus de réussite des élèves. Cette année sera aussi marquée par un nouveau brevet des collèges avec notamment l’objectif de bien mesurer chez les collégiens leur bonne maîtrise du français.

À la suite de la réforme territoria­le de , les académies de Nice et d’AixMarseil­le se sont rapprochée­s. Aujourd’hui, les rumeurs enflent sur une fusion des deux académies. Qu’en est-il ?

Deux académies coexistent au sein de la région Paca. Il est tout à fait normal qu’il y ait un rapprochem­ent entre les services des académies pour assurer une cohérence entre l’action de la Région et celle de l’Éducation nationale. Cette recherche d’une meilleure synergie relève d’une approche pragmatiqu­e. Toutefois, nous n’en sommes pas au stade de la fusion des académies de Nice et d’Aix-Marseille.

la faute à un certain Josse Pain, on le donnait à tout le monde depuis vingt ans et que  % des candidats l’ont eut l’an dernier. Du cou, je suis bien trankil. Dautant que comme j’ai la tchache, le nouvel orale qui est envisagé ne me fait pas peur ! Mais j’ai une question : pourquoi consacrer tant d’énergie a changer les régles d’un examin que nous aurons tous ? Pourquoi ne pas nous le donné directe, afin que nous passons a la suite ? Parce qu’après, mon père dit que tout restera à faire, voir à ratrapper. Mais il est vraiment lourdingue, non ? »

N. B. : ce courrier est, bien sûr, librement imaginé à partir... d’éléments réels.

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