En Auvergne, Macron tente de rassurer les agriculteurs
Emmanuel Macron a cherché hier à mobiliser les «paysans» en leur assurant que l’agriculture française pouvait retrouver « le printemps » en changeant de modèle pour privilégier la qualité et l’ouverture sur le monde. « L’agriculture est une des clés de notre avenir, or elle est aujourd’hui à la croisée des chemins», a déclaré le président de la République à l’occasion de ses « voeux aux agriculteurs».
Les négociations dans le viseur
À Saint-Genès-Champanelle, une commune à une quinzaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, il a décliné les grandes orientations de l’exécutif pour cette profession qui a beaucoup souffert ces dernières années: PAC plus protectrice, « plan protéines » et mise en place d’une épargne de précaution pour les agriculteurs à partir du 1er janvier 2019. Emmanuel Macron a également annoncé que les ministres le Président lors de ses voeux aux agriculteurs.
de l’Agriculture et de l’Économie réuniraient la semaine prochaine distributeurs, industriels et agriculteurs pour discuter des négociations commerciales, et a menacé de dénoncer ceux qui ne respecteraient pas les bonnes pratiques. « S’il n’y a pas de changement dans les dernières semaines de négociations, nous dirons aux consommateurs citoyens français qui fait quoi» dans ces négociations commerciales, a-t-il menacé. Les différents acteurs ont
signé en novembre une charte de bonne conduite, censée permettre une meilleure répartition de la valeur entre les acteurs de la chaîne, en attendant le projet de loi issu des États généraux de l’Agriculture qui sera présenté mercredi au conseil des ministres.
Cinq milliards d’euros d’investissements
Les 15 articles du projet de loi prévoient, comme annoncé par le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, un relèvement du seuil de revente à perte de 10 % et un encadrement des promotions dans la grande distribution. Autre mesure phare, la possibilité pour les éleveurs de fixer leurs prix en tenant compte de leurs coûts de revient et de la situation des marchés. Le président de la République a aussi promis un plan d’investissement de 5 milliards d’euros pour l’agriculture, mais les syndicats agricoles se demandent si les producteurs les plus fragiles en bénéficieront, alors que le nombre de défaillances d’exploitations continue d’augmenter. Répondant à la manifestation organisée à Saint-GenèsChampanelle pour relayer «la souffrance et la détresse des éleveurs victimes des prédations du loup», il a par ailleurs assuré que « le plan loup doit être fait et pensé dans les territoires où on le décline» ,et que « le loup devait trouver sa place dans les systèmes qui préexistent», contrairement à ce que prônent certaines ONG.