Jawad Bendaoud charge les avocats des victimes
Coups de colère entrecoupés de sketches façon stand-up : les parties civiles ont interrogé Jawad Bendaoud, hier, devant le tribunal correctionnel de Paris, sans vraiment obtenir de réponses du « logeur de Daech », dans une ambiance encore plus tendue que la veille. Moins d’une heure après la reprise du procès, la présidente de la e chambre a dû suspendre l’audience après des échanges très vifs entre le prévenu, jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes », et un avocat de la partie civile, Me Georges Holleaux. « Attention à ce que vous dites. [...] Moi je vais venir vous voir à votre cabinet », a menacé Jawad Bendaoud très énervé. « M. Bendaoud, taisez-vous ! », est intervenue la présidente Isabelle Prévost-Desprez. Ces échanges ont donné le ton de la suite de l’audience, au troisième jour du procès du logeur de deux jihadistes du Novembre. Le procès a pris parfois des allures de one-manshow, totalement décalé face à la gravité du sujet. A la reprise de l’audience, Jawad Bendaoud a présenté ses excuses. « Ça fait quatorze mois que je ne suis pas sorti de ma cellule », a-t-il tenté de justifier. « A ma place, il y a des gens, ils se seraient coupé les testicules. » Énervé par Me Holleaux et ses confrères, Jawad Bendaoud a demandé plusieurs fois le droit au silence en se bouchant ostensiblement les oreilles... Et avant de se lancer dans de longues logorrhées. Ses avocats, Xavier Nogueras et MariePompéi Cullin, ont tenté de le calmer plusieurs fois, mais rarement avec succès. Un avocat se lève. « Monsieur Reinhart? C’est même pas la peine », lui lance le prévenu, rechignant à répondre à ses questions, comme à celles d’autres avocats qui le « provoquent sur BFM ». Le détenu explique qu’il regarde sans cesse les chaînes d’information depuis sa prison. « Je ne peux pas parler avec des gens qui me lynchent à la télé. » « Exercez votre droit au silence. En vrai, M. Bendaoud », le prie la présidente. En vain. Le procès reprendra lundi pour s’achever le février.