Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Tenir compagnie aux patients hospitalis­és

Emmanuel Martin, bénévole à la Ligue 06

- Textes et photos : Nancy CATTAN Axelle TRUQUET

Emmanuel Martin est d’un naturel affable. Une qualité dont il a su tirer parti en s’investissa­nt auprès de la Ligue contre le cancer. Cet ancien patient, traité en , n’a pas bénéficié des services de l’associatio­n à l’époque – « Je n’en ai pas ressenti le besoin ». Pourtant, lorsqu’il achevait les soins, il a eu la curiosité de pousser la porte de la structure rue Alfred-Mortier. « Paradoxale­ment, je sortais de la maladie mais j’ai remis un pied dedans pour aider les autres. Je ressens le besoin d’être utile. » Le sexagénair­e a dû arrêter de travailler lorsque le cancer a été diagnostiq­ué. Il n’a pas pu reprendre. Pour autant, il a eu besoin de s’occuper. « Je voulais m’engager mais je devais rester libre. » Pudiquemen­t, il explique avoir besoin de souffler de temps en temps. Il n’a plus ses capacités d’antan, est vite fatigué. Un lundi sur deux, il se rend au Centre Antoine Lacassagne où il visite les malades. « Je vais voir les patients de l’hôpital de jour. Je frappe à la porte et je me présente. Certains sont méfiants. D’autres sont ravis d’avoir un peu de compagnie. » Car c’est bien là toute sa mission : discuter, partager un petit moment avec ceux qui le souhaitent. « On parle de tout et de rien, de cinéma, de musique… Parfois ce sont les accompagna­nts qui posent des questions au sujet des traitement­s, des effets secondaire­s. Je ne suis pas médecin alors je les oriente vers les soignants mais je peux leur donner quelques conseils. »

« Ça fait du bien de craquer parfois »

Emmanuel écoute bien plus qu’il parle. Il offre à ces patients un espace où ils peuvent se confier voire vider leur sac. « Chacun a son tempéramen­t. Certains sont angoissés et ont besoin de parler. Il arrive que quelqu’un craque. Ça leur fait du bien parfois de se lâcher. » Le bénévole insiste sur le dialogue : « A l’époque, j’aurais aimé recevoir de telles visites. Je préconise toujours les chambres doubles. Parce que c’est utile en cas de pépin mais surtout, cela permet d’avoir un contact, de ne pas rester seul dans sa chambre pendant ces phases de traitement­s lourds. » Emmanuel aimerait pouvoir transposer ces visites à domicile – « il y a tellement de gens seuls » – mais cela demande des moyens et des bénévoles, encore trop peu nombreux.

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