Grève chez Pizzorno: les syndicats sont-ils instrumentalisés?
Dans un communiqué, l’union départementale CGT dénonce une « manoeuvre orchestrée par Pizzorno pour sauver le site du Balançan», au Cannet-des-Maures. Le syndicat CFTC répond
Les syndicats de Pizzorno sont-ils instrumentalisés ? C’est en tout cas ce que dénonce l’Union départementale CGT qui, par communiqué, s’élève contre l’appel à la grève lancée par la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC. Ces trois syndicats de Pizzorno, inscrits dans la lutte pour la prolongation de l’exploitation de la décharge du Balançan, au Cannet-des-Maures, ont en effet appelé les salariés à la grève générale, au siège et dans toutes les exploitations, dès ce soir, à minuit, faute d’avoir obtenu des garanties sur le maintien du site (nos éditions précédentes).
« Le groupe licencie»
Mais pour l’Union départementale CGT, cet appel à la grève est la preuve d’une manipulation patronale. La CGT – qui n’est pas majoritaire au sein de l’entreprise dans le Var– dénonce en effet une « manoeuvre orchestrée par Pizzorno pour tenter de sauver son site du Balançan » ,unsiteen« sursis » toujours selon la CGT, parce qu’il ne « répond pas aux normes environnementales ». S’il est vrai que syndicats et direction se rejoignent sur une solution d’urgence à apporter au problème de la gestion des déchets, à savoir sur l’opportunité d’ouvrir un 5e casier sur l’emprise actuelle du Balançan, cela s’arrête là : «Je peux vous assurer que nous recevons des sollicitations de la direction de Pizzorno pour renoncer à notre mouvement», relève pour sa part Christophe Mounier, délégué syndical CFTC, qui regrette par ailleurs l’action de l’UD CGT. D’autant plus que selon lui, « le représentant syndical CGT du comité d’entreprise était sur la même ligne. Il devait en informer son délégué central d’entreprise. » Ce dernier, selon Christophe Mounier, n’aurait pas été consulté lors de la démarche initiée par la CGT Var. Dans le contexte qu’est celui de l’exploitation du Balançan, cette fronde syndicale, qui de surcroît, n’émane pas des représentants syndicaux de l’entreprise elle-même, aurait tendance à faire passer au second plan le combat mené pour la défense de l’emploi : une cinquantaine de salariés du groupe Pizzorno sont en effet menacés par l’arrêt d’exploitation du site du Cannet-des-Maures. Sur ce point, l’Union départementale CGT ironise : « La question de l’emploi est bien réelle chez Pizzorno. Le groupe licencie, maltraite ses salariés, ne respecte pas les effectifs prévus dans le cahier des charges des contrats signés avec les communes (...) Il méprise les habitants du Cannet-des-Maures et des communes environnantes qui subissent les entorses aux règles environnementales de sa filiale du Balançan ». Du côté de la direction du groupe Pizzorno, on indique ne pas souhaiter alimenter cette polémique, qui « concerne avant tout les organisations syndicales, selon qu’elles participent ou non au mouvement ».