Un projet pour restaurer le site de Chibron
La Someca, qui exploite ce gisement de granulat, à Signes, organise des comités de suivi avec des associations. Objectif: prouver qu’on peut défigurer la nature et avoir la fibre environnementale
Et la vilaine carrière devint une jolie prairie grouillante de vie… C’est – assez schématiquement, il est vrai – la fin de l’histoire qu’entendent écrire les responsables de la Société méridionale des carrières dans le Var (Someca), qui exploite notamment celle de Chibron, à Signes. Il y a quelques jours, dans une salle du village, ils ont convié des membres d’associations de défense de l’environnement principalement, avant une visite sur site prévue dans la foulée. Des “civils” généralement connus pour leur méfiance vis-à-vis de ces professionnels qui approvisionnent le secteur du BTP .... et leur fâcheuse tendance à « défigurer la nature ».
« On essaie de faire des choses bien »
Pourtant, ce matin-là, le temps d’une projection et de quelques explications, on aurait pu penser qu’ils s’en laissaient tous gentiment conter. Mais la séance de questionsréponses qui a suivi, relativement pointue mais courtoise, a permis de constater que nous étions là en présence de connaisseurs. Comment, alors, expliquer cette entente apparente entre ces acteurs aux objectifs d’ordinaire si divergents? Karine Boulot, directrice du développement “qualité-sécurité-environnement” de la Someca, explique la démarche de la société : « Nous organisons régulièrement des commissions de suivi de nos carrières. Nous recevons aujourd’hui l’AVSAN, l’UDVN, il devait y avoir Méditerranée Environnement mais ils ne sont pas venus. » Ceux-là sont des habitués… Et il y avait des nouveaux, comme des représentants du Parc naturel régional, car la carrière de Chibron est dans son périmètre... «Et nous avons invité Signes Environnement, qui n’existait pas avant. Quand on a vu ce qu’il se passait dans la presse (cette association s’est créée l’an dernier contre l’ouverture annoncée d’une usine à goudron à Signes, Ndlr), on a pris contact avec eux. On leur a dit “nous sommes un site industriel mais venez voir comment on travaille, venez en discuter.” On ne leur demande pas d’être d’accord avec tout ce qu’on fait, on n’est peutêtre pas parfait, mais on essaie de faire des choses bien. »
« Ça change de certains professionnels »
Et parmi ces « choses bien », les défenseurs de l’environnement apprécient particulièrement le programme de réaménagement et d’expérimentation en faveur de la biodiversité (lire ci-dessous). Des initiatives qui semblent faire mouche auprès de ces interlocuteurs, qui disent «apprécier cette démarche de transparence». Un riverain de la carrière concède : « Ça fait des années que j’habite à côté et ça se passe bien. Bruit, poussière... Rien à dire.» L’un deux, venant d’une autre commune, y va aussi de son compliment : « Ça change de certains professionnels qui se contrefichent autant du voisinage que de l’environnement. » N’en jetez plus ! Sauf à dire que la finalité de tout ça est « de restaurer cet endroit dénaturé »... Et ça, ce sont des responsables de la Someca qui le disent.