Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les résultats de la collecte sélective dans la métropole

La collecte des papiers, cartons, verres ou plastiques donne des résultats très divers selon les communes. De nombreux facteurs expliquent ces écarts et invalide toute idée de classement

- C. MARTINAT cmartinat@nicematin.fr

Chaque habitant de La Crau apporte en moyenne un peu plus de 50 kg par an de papiers et cartons à la collecte sélective des emballages ménagers. Le maire de la commune, Christian Simon, a de bonnes raisons de se féliciter de ces résultats et il n’a pas manqué de le faire, lors de la cérémonie des voeux. À regarder de près les chiffres 2017 fournis par TPM pour la collecte effectuée par le SITTOMAT (1), on constate effectivem­ent que d’autres communes de la métropole collectent beaucoup moins de papiers et cartons : à peine plus de 23 kg/an/habitant au Revest, autour de 24 kg/an/habitant à La Valette ou à Toulon. Même chose pour le verre ou le plastique ; d’une commune à l’autre, les résultats peuvent varier du simple au double.

Pas de bons et de mauvais élèves

De là à dire qu’il y a de bons et de moins bons élèves en matière de tri sélectif, il y a un pas… qu’il ne faut pas franchir ! « Selon la typologie de la commune, les habitudes de consommati­on ou le type de collecte mis en place, les résultats sont très variables et difficilem­ent comparable­s », fait remarquer Gilles Vincent. Le vice-président de TPM, chargé de l’environnem­ent et des ordures ménagères, est aussi président de l’associatio­n AMORCE, premier réseau français d’informatio­n, de partage d’expérience­s et d’accompagne­ment des collectivi­tés en matière de gestion des déchets. « Dans une grande ville ou simplement dans les quartiers avec beaucoup d’habitat collectif, détaille-t-il, c’est plus compliqué de mettre en place une collecte sélective en porte-àporte. Et on sait qu’on obtient de moins bons résultats avec l’apport volontaire, dans des colonnes de tri. » Le ratio entre le nombre de containers ou de colonnes de tri mis à dispositio­n et le nombre d’habitants joue aussi un rôle certain. « À Saint-Mandrier, on compte un container d’apport volontaire pour 400 habitants. Il y en a forcément moins dans une ville comme Hyères. »

Le pouvoir d’achat en ligne de compte

Le pouvoir d’achat et les habitudes de consommati­on entrent aussi en ligne de compte et soulignent de réels écarts, parfois d’un quartier à l’autre : « Moins on a de pouvoir d’achat, moins on consomme et moins on produit d’emballages, résume Gilles Vincent. De la même façon, on collecte moins de verre dans des quartiers où les gens ne consomment pas d’alcool que dans la commune de Bandol où les résultats sur la collecte du verre sont très bons.»

L’impact du tourisme

Un autre paramètre influence fortement les résultats de la collecte sélective : «Les chiffres produits par le SITTOMAT sont calculés sur la base de la population recensée par l’INSEE, mais ils ne tiennent pas compte de la population estivale. Les communes très touristiqu­es, dont la population peut doubler ou tripler en été, sont donc avantagées par ce mode de calcul. » Un seul critère permet donc de juger réellement des bons ou des mauvais résultats d’une commune en matière de tri sélectif : la progressio­n de ses propres résultats, d’une année sur l’autre. Et encore. Car en la matière, pour progresser, soit on trie plus et mieux, ce qui fait grimper les chiffres de la collecte, soit on consomme moins d’emballages, ce qui les fait baisser !

 ?? (Photo Valérie Le Parc) ?? Le collecte sélective se fait soit en porte-à-porte, dans des bacs individuel­s, soit en sur les points d’apports volontaire­s. Ce critère et plusieurs autres ont une influence sur les résultats de la collecte.
(Photo Valérie Le Parc) Le collecte sélective se fait soit en porte-à-porte, dans des bacs individuel­s, soit en sur les points d’apports volontaire­s. Ce critère et plusieurs autres ont une influence sur les résultats de la collecte.

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