Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Abdeslam défie la justice belge: le parquet requiert  ans de prison

Salah Abdeslam, seul membre vivant des commandos djihadiste­s de novembre 2015 à Paris, a refusé, hier, de répondre aux questions du tribunal. Il est jugé pour une fusillade avec la police en mars 2016 L’Italie vote dans un mois, dans la plus grande incert

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Je ne souhaite pas répondre, à aucune question », a très vite clarifié, hier lors de l’ouverture de son procès à Bruxelles, Salah Abdeslam, entouré de deux policiers encagoulés, lorsqu’a commencé son interrogat­oire sur les faits. Mais « mon silence ne fait de moi ni un coupable ni un criminel, c’est ma défense », a ajouté le Français d’origine marocaine, barbe fournie et cheveux gominés rabattus en arrière, soulignant qu’à ses yeux « les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières, impitoyabl­ement ».

« Ma confiance est en Allah et c’est tout »

« Je n’ai pas peur de vous, je n’ai pas peur de vos alliés, de vos associés, je place ma confiance en Allah et c’est tout », a-t-il lancé à la présidente du tribunal Marie-France Keutgen, après s’être dit « fatigué ». La procureure fédérale Kathleen Grosjean a requis, dès hier après-midi, une Salah Abdeslam, qui a refusé de se lever et de répondre aux questions du tribunal, est resté entouré de membres des forces d’élite de la police belge.

même peine de 20 ans de prison contre lui et contre Sofiane Ayari, lui aussi accusé d’avoir tiré sur des policiers le 15 mars 2016 dans la commune bruxellois­e de Forest. L’Italie vote dans un mois pour élire députés et sénateurs dans une grande incertitud­e, en dépit de l’avance dans les sondages de la coalition de droite menée par Silvio Berlusconi, mais déjà en proie aux divisions. Après le Brexit en 2016 et la montée de l’extrême droite en France, en Allemagne ou encore en Autriche, Bruxelles et les capitales européenne­s s’inquiètent désormais de la poussée des populistes et euroscepti­ques dans la troisième économie de la zone euro. Les arguments du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste) et la Ligue du Nord (LN, extrême droite) font souvent mouche dans un pays vieillissa­nt, qui peine à redémarrer après plusieurs années de récession, où la précarité fait fuir les jeunes diplômés à l’étranger, mais qui a vu parallèlem­ent débarquer près de 630 000 migrants depuis 2014. L’immigratio­n reste d’ailleurs un thème sensible, comme cela s’est encore vérifié samedi avec une fusillade à caractère raciste, après le meurtre d’une jeune femme attribué à un Nigerian dans cette région du centre de l’Italie. Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, s’est empressé de dénoncer l’« invasion migratoire » en dépit des appels au calme et à la sérénité lancés par le chef du gouverneme­nt Paolo

Il s’agit de la peine maximale prévue en correction­nelle pour les faits jugés, selon la représenta­nte du parquet. Des sources judiciaire­s avaient précédemme­nt estimé qu’elle pouvait atteindre Gentiloni. Selon les sondages, la coalition entre Forza Italia (FI, droite), LN et le petit parti post-fasciste Fratelli d’Italia (FdI) est en tête avec plus de 35 % des intentions de vote, à quatre semaines du scrutin du 4 mars. Viennent ensuite le M5S (28 %), le Parti démocrate (PD, centre gauche, au pouvoir, 25 %), et... les indécis, qui représente­nt encore 35 à 40 % des électeurs.

Berlusconi de retour

La nouvelle loi électorale, adoptée l’an dernier, instaure un cocktail complexe de scrutins proportion­nel et majoritair­e, obligeant les médias italiens à rivaliser de projection­s pour tenter de 40 ans. Extrait en fin de nuit de la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne, l’ex- « ennemi public numéro un » s’est présenté devant le tribunal correction­nel vêtu déterminer le seuil nécessaire afin d’obtenir la majorité des sièges, qui varie selon les experts entre 40 et 45 % de voix. « Le seul qui puisse y arriver, depuis son lit d’hôpital, c’est Silvio Berlusconi », explique Roberto D’Alimonte, politologu­e de l’université Luiss à Rome, en référence à un coup de fatigue du vieux milliardai­re cette semaine. A 81 ans, l’ancien chef du gouverneme­nt parti sous les sifflets en 2011, raillé à l’étranger pour ses bourdes et ses soirées bunga-bunga, opéré à coeur ouvert l’année dernière, encore inéligible après une condamnati­on pour fraude fiscale, est en effet de retour. Comme au bon vieux temps, il s’est allié avec la Ligue du Nord, mais le parti sécessionn­iste, mis à terre par des scandales financiers, s’est mué, sous l’impulsion du volubile Matteo Salvini, 44 ans, en une formation nationalis­te, anti-euro et anti-immigratio­n sur le modèle du Front national français. Si aucune majorité ne se dessine, le président de la République, Sergio Mattarella, pourrait maintenir en place l’actuel chef du gouverneme­nt, Paolo Gentiloni, désormais plus populaire que son prédécesse­ur Matteo Renzi, bien qu’ils soient tous deux issus du même Parti démocrate. d’une veste claire et d’un pantalon noir. Comme Sofiane Ayari, il est entré dans la salle d’audience encadré par deux policiers armés. Son avocat Sven Mary a fait savoir que son client ne souhaitait qu’aucune image de lui ne soit prise par les médias. Le procès de Bruxelles, censé durer quatre jours, n’est qu’un préambule à celui qui aura lieu en France pour les attentats qui y ont fait 130 morts. Il était néanmoins très attendu.

L’influence de Daesh

Le jeune homme, qui a grandi dans le quartier bruxellois de Molenbeek où il a d’abord été connu comme étant un petit délinquant avant de se radicalise­r, apparaît au coeur d’une cellule djihadiste impliquée dans au moins trois dossiers terroriste­s majeurs. Les attentats de novembre 2015 à Paris, ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles (32 morts) et l’attaque avortée dans le train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015 relèvent « peut-être d’une unique opération » de l’organisati­on djihadiste Etat islamique (EI), estime le parquet fédéral belge. C’est ce qui a poussé une associatio­n de victimes du terrorisme, V-Europe, à se porter partie civile au procès. Une demande qui sera débattue au cours d’une autre audience, le 29 mars, a tranché la présidente. Face au silence du prévenu, « la déception est là mais on a aussi des motifs d’espérance », a dit Me Guillaume Lys, qui défend cette associatio­n créée au lendemain des attentats de Bruxelles. « Ce n’est pas parce qu’il refuse de parler que son avocat ne va pas nous apprendre des choses », a-t-il ajouté. Un dispositif de sécurité hors norme a été mis en place dans et autour du Palais de justice pour ce procès, un hélicoptèr­e survolant l’imposant bâtiment du XIXe siècle, tandis que des véhicules blindés de la police en protégeaie­nt l’accès. Un père et sa fille ont été arrêtés à la fin du mois de janvier, en Caroline du Nord (Etats-Unis), après avoir eu un enfant ensemble et s’être mariés, rapporte Le Parisien. Ils sont inculpés des charges d’inceste mais aussi adultère et délinquanc­e. Katie Pladl,  ans, a retrouvé son père biologique après avoir été abandonnée à la naissance. Après avoir été adoptée, elle prend contact avec lui en , alors qu’elle est majeure. Elle s’installe alors avec son père, Steven Pladl,  ans aujourd’hui, sa femme et ses deux filles. L’épouse de Steven le quitte en novembre . Elle découvre par la suite dans le journal intime d’une de ses filles que son ancienne belle-fille est enceinte de Steven. Le couple déménage et se marie. Le père et la fille vont même jusqu’à poster des photos de leur idylle interdite sur les réseaux sociaux. En septembre , Katie Pladl a donné naissance à un petit garçon.

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(Photo AFP) (Photo MaxPPP) (Photo Capture d’écran WTVR) Silvio Berlusconi, à  ans, prépare son retour en politique. Steven Pladl,  ans et sa fille  ans. Katie Pladl,

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