Var-Matin (La Seyne / Sanary)

CHAMPIONNA­T DE FRANCE TERRE  Brice Tirabassi reprend racine

À quarante ans, le Maximois sort de sa retraite ! Pas pour un come-back ponctuel puisqu’il disputera les sept manches du calendrier terre en visant haut au volant d’une Hyundai i20 R5

- GIL LÉON

On le croyait rangé des voitures de course. Fausse route! Sept ans et demi après sa dernière chasse au chrono, chez lui, lors du Rallye du Var 2010, Brice Tirabassi repique au jeu. Alors qu’il vient de franchir le cap de la quarantain­e, le Varois disparu des écrans radars est en quelque sorte rattrapé par le démon de midi du pilote. Sa « maîtresse » ? Une Hyundai i20 R5 de l’équipe Sarrazin Motorsport au volant de laquelle il va se lancer à l’assaut du championna­t de France terre.

« Les réflexes vont vite revenir »

« La tentation de redémarrer allait crescendo ces derniers temps », confie l’enfant de Sainte-Maxime dont le palmarès est orné de deux titres majuscules (champion de France 2002, champion du monde Junior 2003). « En fait, je n’ai jamais tourné la page. Quand le rallye coule dans vos veines, c’est à vie. Voilà, le vase a débordé lors du Var 2017, en voyant toutes ces voitures de la catégorie R5 se battre aux avant-postes... Mon ancien copilote, Jacques-Julien (Renucci) a établi le contact avec Stéphane Sarrazin. Bien sûr, lui et moi, on s’était déjà croisés maintes fois par le passé, notamment grâce à nos attaches avec Oreca. Je me suis rendu à Alès, j’ai visité les locaux où il vient d’implanter son équipe. Piloter une Hyundai R5 sur la surface que je préfère, celle de mes débuts, c’est juste ce que je voulais... » Contre toute attente, le projet s’est matérialis­é rapidement. « Je pensais galérer un peu pour réunir le budget. Mais non! Il suffisait de se retrousser les manches. Hyundai et Pirelli jouent le jeu. Stéphane s’implique aussi. Et puis plusieurs partenaire­s personnels me suivent, séduits par ce nouveau départ générant de la nostalgie ici et là. » Sept étapes sont inscrites au calendrier 2018. Mise à feu les 31 mars et 1er avril du côté de Capdenac (Lot), au Terre des Causses. Où le revenant ne compte pas débarquer les mains dans les poches et la fleur au fusil. « On va préparer cela très sérieuseme­nt », martèle-t-il. « Ça fait trois mois que je m’entraîne dur. Enduro, cardio... Quant à la première séance d’essais, elle est d’ores et déjà programmée les 26 et 27 février. Deux jours pour se remettre en selle. Je ne suis pas inquiet. Réflexes et automatism­es vont revenir vite. C’est comme le vélo ! En revanche, j’ai hâte de mesurer le potentiel de cette Hyundai R5. Voir comment elle se comporte par rapport aux WRC pilotées lors de mes dernières courses, en 2009 et 2010 (Subaru Impreza et Skoda Fabia, ndlr). »

« J’y vais pour la gagne »

Si les grandes lignes du plateau restent à tracer, Tirabassi ne se cache pas derrière son petit doigt lorsqu’on lui demande de cibler l’objectif. « Moi, j’y vais pour la gagne. Bon, on affrontera probableme­nt des spécialist­es bien armés tels que Jean-Marie Cuoq et Julien Maurin. Eux pourront réutiliser les notes de l’an passé. Moi, je démarrerai sur une feuille blanche. Mais je serai épaulé par Loïc Declerck, le copilote couronné en catégorie 2 roues motrices la saison dernière au côté de Loïc Astier. Nul doute que nous en saurons plus sur nos capacités lors de la deuxième manche. Le Terre de CastineOcc­itanie, une toute nouvelle épreuve où l’on aura une belle carte à abattre. » Une certitude : celui-ci ne reprend pas racine sur les pistes et chemins de l’Hexagone simplement pour se dégourdir les semelles. Plutôt pour tenter de suivre les traces d’une autre Hyundai, la i20 R5 pilotée l’an dernier par Jordan Berfa, champion de France terre en titre...

Newspapers in French

Newspapers from France