Ocampos l’a bien mérité
Généreux, increvable mais un brin maladroit, Lucas Ocampos a gagné ses galons dans l’Olympique de Marseille de Rudi Garcia et devrait mener l’assaut à Bourg-en-Bresse (L2)
Un symbole à sa façon. Il n’a pas les gestes de grand couturier de Florian Thauvin ni la science du placement de Valère Germain, mais le milieu offensif argentin Lucas Ocampos a la gnaque d’Adil Rami et son énergie fait oublier ses imprécisions techniques. Il a tout de même marqué 6 buts en Ligue 1, dont un doublé crucial à Nice (4-2), le match qui a lancé la saison de cet OM conquérant, et en début de saison son punch a bien aidé une équipe qui patinait encore. Il joue régulièrement, 19 matchs en L1 dont 13 titularisations, et comme il n’est pas entré en jeu contre Metz (6-3) vendredi, il a besoin de se dépenser en Bresse. En juillet 2017, il était bien difficile d’imaginer ce statut pour Ocampos. Prêté deux fois en Italie, au Genoa et à l’AC Milan, il semblait bon pour la casse des espoirs déchus. « Mes premiers six mois avec Bielsa, j’avais fait de bonnes choses, mais la deuxième année, je n’ai pas été bon, je dis la vérité », a récemment raconté l’Argentin. « Je sais que je ne suis pas arrivé à ce que tout le monde prédisait pour moi, mais il y a le temps encore, je n’ai que 23 ans », ajoutait-il, assurant n’avoir « pas trop de pression, on parlait beaucoup (de son avenir doré, ndlr), mais maintenant je dois travailler pour y arriver ».
Rami : « Généreux »
« Lucas a du talent, et un profil qu’on n’a pas, explique Rudi Garcia, l’entraîneur de l’OM, il a une puissance athlétique, il est capable d’éliminer, de percuter, de prendre la profondeur. Il montre de belles choses .» L’entraîneur ne plastronne pas sur la justesse de son choix cet été : il a préféré garder Ocampos plutôt que le plus technique Rémy Cabella, une décision qui surprit bien des observateurs. Mais Garcia le voulait déjà à l’AS Rome, avait raconté le ‘‘Mister’’. C’est vrai que le N.5 de l’OM a pris du retard, il cassait tout en catégories de jeunes en Argentine, avec Quilmes puis River Plate, où il était déjà formé et avait alors un physique bien plus puissant que la moyenne, avant que la croissance des autres n’aplanissent cet avantage. Arrivé en D2 à Monaco en 2012, il ne semble vraiment confirmer que maintenant. « Son point fort est sa générosité, explique Adil Rami dans La Provence. Il est combatif, il fait trembler tous les latéraux droits du championnat. Tu peux dire ce que tu veux, parfois il est maladroit, mais il n’est pas si mauvais techniquement. Surtout, qu’est-ce qu’il est chiant à jouer ! »