La vérité du porte-monnaie
En annonçant en septembre, un brin bravache, que les Français récupéreraient « l’équivalent d’un treizième mois » en grâce aux réformes du gouvernement, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, est allé un peu vite en besogne. Car s’il leur arrive de se laisser bercer de belles paroles, les Français savent compter. Les quelques euros gagnés sur leur fiche de paye de janvier grâce aux baisses de cotisations sont passés quasiment inaperçus. Les augmentations en tout genre, beaucoup moins. Hausse des tarifs du gaz, des péages et même des timbres ; flambée à venir du paquet de cigarettes qui flirtera bientôt avec les € : allez donc demander aux Français si leur pouvoir d’achat progresse ! L’automobiliste, meilleur ami des taxes, ne cesse, quant à lui, d’en prendre pour son grade : le coût des carburants, diesel en tête, monte en flèche et celui des amendes de stationnement explose. Ne parlons même pas de la multiplication des PV dès l’entrée en vigueur du km/h sur le réseau secondaire le er juillet... Pour les % de Français qui gagnent moins de € par mois et les cinq millions d’entre eux qui vivent avec moins de €, chaque augmentation représente un bout de pouvoir d’achat en moins. Ainsi que l’ont suggéré les deux législatives partielles de ce week-end remportées par des candidats LR, le mécontentement ne concerne plus seulement les % de retraités « aisés » qui n’ont toujours pas digéré la hausse de , % de la CSG. Comme eux, la plupart de nos concitoyens placent clairement le pouvoir d’achat en tête de leurs priorités. C’est ce qu’a mis en évidence un sondage récent Kantar-Sofres dans lequel % d’entre eux se disent préoccupés par le contenu de leur porte-monnaie. Une nécessité plus forte encore à leurs yeux que la réduction du chômage ( %). Dans la majorité, des voix commencent à s’élever pour inciter le gouvernement à corriger le tir. C’est ainsi que la défiscalisation des heures supplémentaires, promesse de campagne un peu vite oubliée, pourrait bien remonter en haut de la pile des projets, histoire de remettre un peu de beurre dans les épinards des vingt-cinq millions de salariés. Plusieurs études récentes le confirment : les réformes engagées devraient commencer à produire leurs effets à la fin de l’année. Disparition progressive de la taxe d’habitation, revalorisation de la prime d’activité: l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime ainsi que «les mesures supplémentaires pour les ménages se traduiront par une hausse générale des niveaux de vie en ». Pas sûr que les Français se laissent bercer très longtemps par l’air du « ça ira mieux demain ».