L’hommage national rendu aux cinq soldats
La cérémonie d’hommage national s’est tenue hier, sur la base de l’Ealat au Cannet-des-Maures. Les cinq officiers décédés vendredi ont été faits chevaliers de la Légion d’honneur à titre posthume
Après la pluie, mardi, lors de la cérémonie républicaine sur le parvis de l’hôtel de ville, c’est un ciel azur, mais glaçant, qui dominait hier après-midi la cérémonie d’hommages funèbres militaires aux pilotes décédés vendredi, dans le crash de leurs deux Gazelle sur les rives du lac de Carcès. Sur le tarmac de la baseécole général-Lejay, la vaste place d’armes était entourée d’hélicoptères, ces engins qui, aux mains de pilotes et mécanos d’exception, font la fierté de l’aviation légère de l’armée de Terre et défendent les intérêts français partout autour du globe. Militaires, familles, anciens combattants, élus, autorités, représentants institutionnels… Autour de la place, les rangs étaient serrés pour cet hommage national, présidé par la ministre des Armées Florence Parly.
« N’ayez pas peur »
Arrivée par les airs, accompagnée des autorités militaires et accueillie par le maire du Cannet et plusieurs parlementaires varois, celle-ci s’est d’abord entretenue, longuement, loin des regards, avec les familles des victimes. S’en suivi une revue des troupes sobre, qu’elle achevait là encore par des échanges intenses avec les familles des cinq pilotes. C’était alors l’heure, particulièrement éprouvante, de l’arrivée des cinq cercueils, recouverts du drapeau tricolore, au coeur de la place d’armes. « Vos noms aujourd’hui résonnent comme autant de blessures, déclarait Françoise Parly, en guise d’introduction à l’éloge funèbre. Pour vos frères d’armes de la base école général Lejay comme du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales. Pour vos familles, pour vos proches. Et pour la France qui perd cinq de ses enfants partis pour l’avoir servie. » À leurs camarades, la ministre lançait : « Face à la tragédie, n’ayez pas peur. Exprimez votre peine. Partagez vos souvenirs. Mais faites front. Faites front pour repartir à l’assaut des airs et transmettre l’excellence. Faites front pour porter leur mémoire, aider leur famille, faire vivre leur idéal. Vous ne les oublierez jamais. Et vous n’oublierez jamais le sens de leur engagement. » Elle dressait ensuite les portraits, de manière très humaine, de ces cinq hommes morts pour la France (lire ci-contre).
« Ce ciel que vos pères ont tant de fois dompté »
Puis, après avoir assuré aux familles que la Nation « sera toujours là demain et les jours d’après pour vous accompagner, vous aider, vous épauler», Florence Parly concluait son émouvant discours en s’adressant aux fils et filles des victimes du crash. « Pourquoi ? Pourquoi ce départ ? Pourquoi cet engagement ? Ces questions vous vous les posez sans doute. Qui ne se les poserait pas ? En apprenant que papa ne rentrera pas ce soir. Quand le doute se fera trop grand, l’absence trop pesante, la douleur trop forte, souvenez-vous de ce qui les a animés, fait vibrer et rendus fiers. Ils sont morts en servant leur pays. Ils ont vécu et ils sont partis car ils ont jugé que l’on pouvait mourir pour la France, pour la liberté. Alors les yeux rivés vers ce ciel que vos pères ont tant de fois dompté, pensez à eux, soyez fiers, inspirez-vous de leur courage. Et gardez à l’esprit ce qui était sans doute leur espoir le plus cher, celui que vous puissiez comme eux, vivre vos rêves. Et les vivre libre. » Les cinq officiers étaient enfin, à titre posthume, élevés au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Bientôt, le travail et la formation vont reprendre leurs droits sur la baseécole du Cannet-des-Maures. Mais jamais les noms, et les visages, des cinq camarades disparus ne seront oubliés.
La vidéo complète de cette cérémonie est visible sur www.varmatin.com