A une semaine de sa libération, un détenu replonge pour trois mois
Après trois ans et demi derrière les barreaux et surtout à une semaine de sa libération, un détenu de 33 ans a eu vendredi dernier la mauvaise surprise de voir les surveillants de La Farlède se lancer dans une fouille inopinée de la cellule qu’il occupe seul. Bilan de leur recherche : deux clés usb, un chargeur et 26 grammes de résine de cannabis. Autant d’objets rigoureusement interdits en détention. Contrariant. D’autant que depuis son arrivée au centre pénitentiaire (à cause d’une dizaine d’affaires de stupéfiants cumulées), le jeune homme a déjà et condamné à deux reprises pour ce type de faits. A chaque fois, il avait écopé de quelques mois supplémentaires à l’ombre. Présenté hier en comparution immédiate, il a reconnu sa faute et expliqué avoir servi de nourrice, c’est-à-dire avoir gardé ces objets pour le compte d’autres détenus.
« Un moment de faiblesse »
Concernant le cannabis, il a avoué cependant en avoir consommé pour calmer les angoisses liées à sa libération prochaine. « J’ai eu un moment de faiblesse », explique-t-il en s’estimant malmené par l’administration pénitentiaire qui l’aurait « dans le nez » et « l’empêche de pratiquer [s]on culte ». « Ils me confisquent mon tapis de prière et dessinent des croix sur ma porte », s’agace le prévenu sous-entendant que la fouille ne doit rien au hasard. Des soupçons de radicalisation ont en effet plané audessus du détenu à la longue barbe qui se présente comme musulman pratiquant. Aucun élément n’est cependant venu étayer hier cette hypothèse devant le tribunal qui a noté que, contrairement à ce qui avait été envisagé par les enquêteurs, les clés USB ne contenaient pas de la littérature islamiste, mais des fichiers musicaux. Le tribunal a prononcé une peine de trois mois supplémentaires avec un maintien en détention.