Union des arbitres: «La sanction sportive ne suffit pas»
L’union nationale des arbitres de football (Unaf) réagit vivement aux agressions… et à leurs conséquences. Depuis novembre 2016, « cinq arbitres ont été agressés physiquement », dénombre leur président dans le Var. Sur le papier, l’état des lieux n’est pas alarmant, mais Patrick Fautrad s’inquiète de « ces joueurs qui pètent les plombs», alors qu’ils « font des fautes grossières sur un joueur adverse ». La première conséquence attendue est bien sûr l’exclusion des joueurs incriminés. Mais les dossiers ne s’arrêtent pas là. « Nous avons eu une agression violente en novembre 2016, sur deux arbitres, dont l’un n’a jamais repris, car il est trop marqué psychologiquement.»
Épreuve… pour déposer plainte
Les suites judiciaires sont particulièrement éprouvantes, comme a pu le constater l’arbitre agressé à Puget-sur-Argens. Il s’est rendu dans deux commissariats et deux brigades de gendarmerie, avant de pouvoir déposer plainte (1). Et encore, il n’a pas (encore) pu faire valoir qu’en tant qu’arbitre, il doit être considéré comme relevant d’une mission de service public, ce qui est une circonstance aggravante. Une fois devant le tribunal aussi, Patrick Fautrad a été souvent déçu. « En plus de la durée des procédures pénales, cela prend des années à être reconnu partie civile. » Pour l’agression de novembre 2016, le renvoi sur intérêts civils est programmé à… octobre 2018. 1. Selon le témoignage de l’arbitre agressé: difficulté de prendre une plainte le dimanche, demande d’aller d’abord voir un médecin légiste, puis demande de repasser plus tard dans la journée.