Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Il nous faut cinq ans pour mettre en place des solutions alternativ­es »

Frédéric Devalle, directeur général de Pizzorno environnem­ent

- PROPOS RECUEILLIS PAR EMERIC CHARPENTIE­R

Êtes-vous en phase avec vos salariés dans ce mouvement social ? On les soutient mais on ne leur a pas demandé de mener cette action. Ils sont très inquiets pour leurs emplois.

On entend dire qu’ils font grève mais seront toujours payés. Qu’en est-il ?

Il n’y a aucun engagement de notre part à payer les salariés qui font grève. À terme, quand les syndicats viendront nous voir, on arrivera peut-être à trouver un terrain d’entente mais aujourd’hui ce n’est pas dans l’air du temps.

Le maintien de l’activité à Balançan est-il, selon vous, la seule alternativ­e aujourd’hui possible pour le traitement des déchets dans le Var ?

Des projets alternatif­s sont dans les cartons, à Brignoles, à Bagnols-en-Forêt notamment, mais ils ne sortiront pas avant  ans. On a rencontré le préfet la semaine dernière et on lui a fait une contre propositio­n qui est partie hier : on supprime l’usine de tri de notre projet Ecopôle Valtéo sur le site , et de  ans d’exploitati­on au départ on réduit à . C’est le délai minimum pour amortir un coût d’investisse­ments de  M€. Ce sera ensuite la fin du stockage à Balançan mais cela laissera le temps de réaliser d’autres sites alternatif­s.

Combien d’emplois seraientil­s réellement menacés en cas de fermeture en juin ?

Soixante emplois au minimum. Sur le groupe, nous sommes en effectifs CDI suffisants. Je ne peux pas licencier d’un côté pour conserver des employés de Balançan. En revanche, leur reclasseme­nt pourrait aisément se faire dans le temps sur des exploitati­ons futures et dans les nouveaux métiers de la revalorisa­tion qui sont très porteurs d’emplois.

Qu’attendez-vous de l’AG extraordin­aire des maires du Var, lundi ?

Que le préfet valide un PIG (Plan d’intérêt général) pour la poursuite temporaire de ce site. On espère que le président des maires obtiendra satisfacti­on auprès des services de l’État.

Si ce n’est pas le cas, craignez-vous une reprise et un durcisseme­nt du mouvement ?

On a rencontré cet après-midi l’intersyndi­cale pour que les salariés reprennent le travail dès demain. Ils attendaien­t un geste fort, du président des maires du Var, pour les rassurer. Mais ils sont assez agacés et s’il n’y a pas d’avancées à l’issue de l’assemblée de lundi, ils risquent de monter des opérations plus significat­ives…

Que répondez-vous aux élus, aux habitants, qui se plaignent d’être pris en otages dans cette grève ?

Il n’y a pas de prise d’otages. Je comprends les syndicats qui défendent l’emploi. Je pense aussi que les élus ont un devoir d’informatio­n, de sensibilis­ation de la population : si on doit exporter nos déchets pendant  ans et pour cela, parce qu’il n’y a pas la capacité de traitement à proximité dans le  et le , aller à Toulouse ou à Lyon, cela signifie le doublement de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour chaque contribuab­le. C’est aussi un combat pour l’environnem­ent : on parle d’empreinte carbone mais si on envoie   tonnes par an à l’extérieur cela représente   camions sur la route.

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