DES CRITIQUES, DES QUESTIONS, DES RÉPONSES...
Hervé Pagès préside le Groupement des usagers et industriels du port de commerce. Philippe Garo est à la tête de l’Union maritime de la rade. Tour à tour, les deux hommes ont pris la plume pour interpeller vertement les autorités portuaires au sujet du « changement de cap » concernant le nouveau quai de croisière. Le premier se dit « profondément déçu par cet arrêt, sans consultation préalable, s’apparentant plus au fait du prince qu’à une décision mûrement réfléchie ». Le second déplore l’abandon d’un projet « qui avait mobilisé beaucoup d’énergie pendant cinq années et pour lesquels des frais très importants avaient été engagés ». Ils expriment en outre des réserves techniques et économiques sur la nouvelle configuration. Nous avons soumis leurs doutes au vice-président de TPM, Robert Cavanna.
Longueur et orientation du quai
Les professionnels s’inquiètent de l’orientation du quai et surtout de sa longueur. Puisqu’un des objectifs initiaux était de pouvoir accueillir les plus grands paquebots du monde, trop grands pour les infrastructures actuellement proposées dans la rade. « Nous voulons que le quai soit en mesure d’accueillir les navires du gabarit du Harmony of the Seas », confirme aujourd’hui Robert Cavanna. Ce qui signifie que, comme pour le projet initial, le futur quai devra mesurer près de m. « Son orientation n’est pas arrêtée », précise encore l’élu, laissant la porte ouverte à différentes configurations. « D’autant, rappelle-t-il, qu’à cet endroit le tirant d’eau actuel est satisfaisant. »
Recul du nombre d’escales de croisières
L’abandon du premier projet a été annoncé alors que les années et marquent un important recul du nombre d’escales de croisières dans la rade. Certains y ont vu un moyen de TPM de se désengager de ce secteur. « Pas du tout. Les baisses que l’on observe en ce moment sont conjoncturelles, assure Robert Cavanna. La tendance devrait s’inverser en et . Le secteur reste en forte croissance et de nombreux paquebots sont en chantier ».
Pollution
Le premier projet de quai avait suscité des inquiétudes auprès des riverains du Port-Marchand qui craignaient de voir de nouvelles cheminées de paquebot à leurs fenêtres. Le nouveau site éloigne (un peu) les fumées mais TPM compte surtout sur les évolutions législatives et technologiques. « En , la part de soufre dans le carburant aura baissé. En outre, les nouveaux navires navigueront au gaz naturel liquéfié, nettement moins polluant. » En outre, Hubert Falco s’est déjà à plusieurs reprises prononcé publiquement pour l’électrification du nouveau quai. Cette question devra donc être tranchée.