Var-Matin (La Seyne / Sanary)

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Malgré l’absence de son client, l’avocat du djihadiste a sommé, hier, la présidente du tribunal belge de rester impartiale et de le juger comme un justiciabl­e lambda

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Sven Mary, avocat de Salah Abdeslam, a demandé, hier, à la justice belge de rester impartiale avec son client et de se concentrer uniquement sur le dossier de la fusillade avec des policiers en mars 2016 pour lequel il est jugé à Bruxelles. Présent le premier jour lundi, le seul membre encore en vie des commandos djihadiste­s du 13 novembre 2015 a ensuite refusé de comparaîtr­e. Malgré son absence, son avocat Sven Mary a maintenu sa plaidoirie hier, deuxième et dernier jour de procès, par « respect » pour la justice, et pour tenter de démonter l’accusation qui a réclamé vingt ans de prison. « Ce dossier est pollué par tout ce que vous avez lu, vu, entendu […] Je vous demande de juger Salah Abdeslam comme vous jugeriez Dupont », a-t-il lancé à la présidente du tribunal MarieFranc­e Keutgen. Peu avant 17 h 30, cette dernière a clos les débats sans annoncer de date de prononcé du jugement. Une nouvelle audience se tiendra le 29 mars, mais sans Abdeslam ni son coprévenu Sofiane Ayari, pour débattre de la recevabili­té d’une associatio­n de victimes du terrorisme comme partie civile, a précisé la présidente du tribunal. Le jugement devrait ensuite être mis en délibéré. Alors que Salah Abdeslam avait défié ses juges lundi, disant placer sa confiance seulement en « Allah », Sven Me Sven Mary a prié la justice belge de se concentrer uniquement sur le dossier de la fusillade avec des policiers en mars  à Forest.

Mary l’a dépeint en « stoïcien qui accepte le sort qui est le sien ». « Mais moi, ce sort, je peux l’impacter », a affirmé le pénaliste réputé pugnace.

Ils voulaient « fuir »

Pour lui, son client n’est ni auteur ni « coauteur » – la thèse de l’accusation – des tirs d’armes automatiqu­es essuyés par des policiers lors d’une perquisiti­on le 15 mars 2016 dans la commune bruxellois­e de Forest. Une même peine de vingt ans de prison, avec 13 ans de sûreté, soit le maximum

pour les faits jugés, a été requise lundi par le parquet fédéral les deux prévenus. Abdeslam, Français d’origine marocaine âgé de 28 ans, et Ayari, un Tunisien de 24 ans, doivent répondre de « tentative d’assassinat sur plusieurs policiers » et « port d’armes prohibées », le tout « dans un contexte terroriste », une qualificat­ion qu’ont vivement contestée jeudi les avocats de la défense. S’ils s’étaient comportés comme des terroriste­s, a soutenu un conseil d’Ayari, Me Isa Gultaslar, ils seraient morts en martyrs « ce statut privilégié recherché par tous ». « Eux, ce qu’ils voulaient ce n’est justement pas mourir, mais fuir », a-t-il affirmé. Tandis que Sofiane Ayari se retrouvait seul face au tribunal, les yeux froncés, concentré à l’écoute de son interprète, Salah Abdeslam a été raillé pour son absence par les parties civiles jeudi matin.

« Une histoire belgo-belge »

« Son comporteme­nt et son opportunis­me me fatiguent », a affirmé à l’audience Me Tom Bauwens, l’avocat de deux policiers des unités spéciales belges. « Ils sont musulmans quand ça les arrange, djihadiste­s quand ça les arrange. Il va se moquer de notre Etat de droit […] de tout le monde », a fustigé Me Bauwens. Outre un jugement sur le fond, le tribunal devra formuler un avis sur une requête en annulation de la procédure présentée, hier, par Me Mary, en raison d’un problème d’emploi du Français à la place du néerlandai­s pour rédiger certains documents. « Une histoire belgo-belge », a reconnu l’avocat. A la mi-journée, l’Administra­tion pénitentia­ire française a fait savoir que Salah Abdeslam avait été reconduit à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne, après avoir passé trois nuits dans celle de Vendin-le-Viel (nord de la France) où il était censé séjourner toute la durée du procès.

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(Photo DR/AFP)

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