Solde de tout compte
Ils tiennent leur revanche. Battus en demi-finale de coupe EHF par Berlin au mois de mai dernier, les Raphaëlois se sont imposés mercredi soir en Allemagne
Dans l’avion qui les conduisait mardi matin vers l’Allemagne, les joueurs du SRVHB découvraient, comme plus de 200 000 lecteurs du quotidien sportif préféré des Français, les salaires astronomiques versés aux footballeurs de Ligue 1, révélés par l’édition du jour de L’Équipe. Et la stupéfaction passée, les questions ont vite fusé dans le vol à destination de Francfort. « C’est par mois ? C’est en brut ou en net ? Ça donne quoi, après impôts ? » Et si certains sortaient les calculettes, quarante-huit heures plus tard, elles étaient rangées. Oui, hier, au moment de rentrer vers la France, il n’était plus question de parler salaire. Tout au plus du solde de tout compte présenté la vieille aux Allemands. Battus deux fois la saison dernière par les Renards du Füchse Berlin, les Raphaëlois ne tenaient jusqu’ici qu’un succès face au finaliste de la dernière édition de cette coupe EHF, et viennent donc de rendre la monnaie de leur pièce.
« C’est le handball qui a gagné »
Et si l’on ne sait pas s’ils vont se précipiter dans le bureau du président Krakowski pour lui demander une augmentation de salaire, une chose est sûre, mercredi soir, il y avait au moins la manière en prime. Costauds en défense, protégés par un Popescu des grands soirs (17 arrêts au total), les Varois ont livré une solide partie pour bloquer les offensives allemandes. «On a joué avec une défense en 1-5, car on avait vu en vidéo que ça pourrait les perturber, expliquait l’entraîneur Joël Da Silva à l’issue de cette fantastique prestation. Pour nous, c’est un moment important et historique. On a gagné, mais ce soir (mercredi soir, Ndlr), c’est le handball qui a gagné. » Oui, à la vue de cette partie accomplie au cours de laquelle les Raphaëlois ont été à la hauteur de l’événement dans tous les secteurs du jeu, c’est bien le handball qui a gagné. Alors bien sûr, on voit déjà venir ces éternels grincheux qui nous diront que Berlin était diminué, que le demi-centre Petar Nenadic s’en est allé début janvier vers la Hongrie et Veszprém, que l’international allemand, Paul Drux, s’est blessé au ménisque en Croatie lors de la rencontre jouée par l’Allemagne contre le Danemark. Mais puisqu’il est question de Danemark, il restait bien, mercredi soir, un certain Hans Lindberg sur le terrain et le Danois, meilleur buteur de l’édition 2017 de cette coupe EHF, n’a pas existé face aux Varois (3 buts dont 2 sur jets de sept mètres).
Onzième succès consécutif
Et même quand les Allemands ont tenté de réagir, parfois en supériorité numérique, les Raphaëlois les ont parfaitement contrariés. Les deux interceptions de Xavier Barachet, celle de Miroslav Jurka ou encore celle de Dani Sarmiento qui, sur le coup, stoppait net une contre-attaque du Füchse et une opportunité de revenir à quatre longueurs du SRVHB, témoignaient toutes d’une lucidité au moins aussi élevée que ne pouvait l’être la détermination varoise de remettre les compteurs à zéro avec Berlin. Mais aussi de poursuivre une sacrée série. Car les Raphaëlois viennent de signer un onzième succès toutes compétitions confondues et quelque part, ils empilent les victoires comme Neymar aligne les zéros sur sa fiche de paie. Alors peut-être que la prochaine fois qu’ils prendront l’avion pour l’Allemagne, qui sait, pour aller disputer à Magdebourg, leur second Final Four consécutif, ils auront droit à un papier signé du quotidien sportif préféré des Français. Et ça, contrairement à Neymar, ce ne serait pas trop cher payé.