Le stage fondateur

C’est donc là que tout a commencé. Sur un bateau en Méditerranée. À vélo sous les majestueux pins parasols de Porquerolles. Les orteils enfoncés dans le sable du littoral varois. Par 35 degrés. Bien loin, donc, des grands plateaux enneigés du Vercors où vit Martin Fourcade avec sa femme et ses deux petites filles. Oui, pour l’ensemble des champions de sports d’hiver, l’aventure olympique a démarré à La Londe. Par un stage « de cohésion ». Pas si anodin que ça, à en croire le pape français du biathlon... «Ça peut paraître un peu futile, indiquet-il. Une sorte de semaine d’amusement. Mais pour moi, c’est bien plus profond que ça. Avec tous ces athlètes, ces staffs, on va vivre ensemble, en autarcie, pendant 15 jours, sur une période charnière dans notre vie à tous. Il y aura des joies, il y aura des peines. Et c’est illusoire de croire qu’on arrivera à bien vivre ensemble si on ne se connaît pas, si on n’a pas créé des affinités. Pour être performant à Pyeongchang, je pense que ce stage est essentiel.» Et sans doute encore davantage pour les autres membres de l’équipe de France, avec lesquels il a pris le temps de partager. « Il y a des jeunes qui sont venus me voir. Une athlète, qui se posait par exemple des questions sur les Jeux, et plus globalement sur la façon d’aborder une carrière. Ce qui est rigolo, c’est que parfois, des plus anciens sont aussi venus me demander des conseils. C’est touchant. Parce que souvent, ce sont des athlètes que j’ai regardés et admirés. »