Centres ados : le terrain de jeu des plus sages

Parties endiablées de Time’s Up ou matchs de foot version jeu vidéo affalé sur canapé, les occupations ne manquent pas dans les centres ados. À Cavalaire, la directrice connaît bien ses ouailles. Ce mercredi-là, les présents affichent de  à  ans. Et pas un fumeur à l’horizon. « Je connais la plupart depuis l’âge de trois ans. Avant, j’exerçais au centre de loisirs. Cet aprèsmidi, j’ai les sages ! », sourit Margo Rodrigues qui compte  inscrits.

« Génération chicha »

Lorsqu’on leur demande à la cantonade s’ils ont déjà fumé, un ado de onze ans balance sans sourciller « J’ai essayé quand j’étais petit ! ». Fou rire général. Un second,  ans, enchaîne « Moi, j’ai été initié vite fait par mon frère à  ans ». Re-fou rire. Rien de bien sérieux donc, même si Margo Rodrigues, elle-même maman d’une ado, reconnaît qu’à un certain âge « tous ont expérimenté alcool et fumette, quelle que soit leur origine sociale ». D’où un léger décalage avec l’étude de l’OFDT. « Je côtoie les ados depuis . C’est la génération chicha. Ils sont plutôt sur la pente ascendante. À - ans certains ont besoin de leur pétard quotidien. Ce n’est pas les tablettes ou smartphones qui vont les détourner de ça. Dès qu’ils sont en soirée, c’est parti ! » « La moitié de ma classe de seconde fume ou a essayé le pétard », concède Samia qui, elle, se tient loin de tout ça.

Profils variés

Clément, le responsable de l’Espace Jeunes de Sainte-Maxime, comptabilise % de fumeurs de tabac parmi ses adhérents, même si l’on voit de tout chez les ados. À l’image de Théo et Matteo. Le premier,  ans, fume depuis l’âge de  ans et a roulé son premier joint à quinze. Le second, même âge, confie « s’amuser sans boire ni fumer ». « Mes parents savent que je fume. Ils ne m’en empêchent pas. C’est devenu difficile de s’en passer… », avoue Théo en train de terminer sa partie de foot sur console.

Que penser des dépendances virtuelles ?

« Comme le souligne votre étude c’est une occupation qui détourne de la cigarette ou d’autres pratiques, mais les ordinateurs et les jeux vidéo peuvent aussi devenir une autre forme de dépendance… », laisse planer Clément au moment d’éteindre l’écran et de remballer les manettes. Laquelle est la plus nocive ? Le débat est ouvert.