Nice : du droit administratif à la célébration du spirituel
Un juge administratif peut-il être humain ? Oui. Et même spirituel. La preuve: Norbert Calderaro publie Variations sur l’amour infini. Un recueil de textes et poèmes édité chez L’Harmattan. Quatre-vingt variations tracées par une plume trempée dans l’encre du coeur. Il faut dire que le mot qui revient le plus souvent au fil des lignes, est Amour. L’Amour du Christ. L’Amour de Dieu. La foi qui n’en finit pas. L’Amour qui nous dépasse. Un paradoxe, lorsqu’on a appliqué la loi des hommes ? Car Norbert Calderaro, récemment à la retraite, fut commissaire du gouvernement et président de chambre au tribunal administratif de Nice. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages juridiques, dont Le Principe de précaution.
Cohérence sacrée
À présent, un langage poétique à la gloire du fils de Dieu. La transition peut surprendre. « J’ai toujours écrit, argumente, en préambule, l’auteur du livre. Ce que j’ai toujours aimé dans mon métier de magistrat, c’est la rédaction. » Tant mieux, car le droit administratif est un droit créatif, jurisprudentiel, de tradition écrite. La spécialité de Norbert Calderaro ? Le droit du littoral. « Un domaine, où j’ai pu générer de la jurisprudence. Il faut donner de grands axes d’interprétation et en ce sens, j’ai toujours été dans une mouvance littéraire. » Page 22: «L’amour de plénitude est un amour divin qui se démultiplie à l’infini et qui s’adresse donc à une multitude de personnes distinctes. » L’amour infini. « Une aspiration de tout être humain. Chaque tradition spirituelle s’attache à promouvoir cette aspiration. »
« On ne peut pas aimer dans le mensonge »
Mais alors, pourquoi la tradition chrétienne? Pourquoi Jésus ? «L’enseignement et les actes du Christ sont totalement amour. Il y a une cohérence interne même si Jésus demeure un mystère et dans la tradition judéochrétienne, Jésus est l’accomplissement de la loi. Amour, vérité, justice et paix : les quatre se rencontrent. On ne peut pas aimer dans le mensonge ou sans le respect et la justice ne peut se concevoir sans paix. » Et du côté du simple mortel ? Justice humaine et les lois sont-elles parfaites ? Pas toujours. « Certaines sont bonnes. C’est aussi pour ça que je les ai appliquées avec passion. » Il y a, en outre, la conscience du juge. Qui raisonne à partir de la loi. « Une conscience plus ou moins éclairée. C’est ainsi que fonctionne la justice humaine. »