Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mercredi

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Les responsabl­es nationalis­tes corses s’estiment « humiliés » par les déclaratio­ns du président de la République. Mais que pouvait dire d’autre Emmanuel Macron que rappeler le pacte républicai­n dont il est le garant ? Devait-il plier le genou devant des élus qui ont reçu mandat de gérer une collectivi­té territoria­le, partie intégrante de la République, mais qui ne sont pas les gouvernant­s d’un État souverain dont deux Corses sur trois ne veulent pas ? Fallait-il céder à des demandes contraires non seulement au droit, mais aux intérêts des Corses eux-mêmes ? Un exemple dirimant est constitué par la demande de reconnaiss­ance de la coofficial­ité de la langue corse. À un public non averti, cela pourrait apparaître au premier abord comme la sauvegarde nécessaire d’un patrimoine linguistiq­ue en voie de disparitio­n. Il est d’ailleurs à noter que ce qu’il est convenu d’appeler la « langue corse » – très proche du dialecte toscan et marquée par de nombreuses variantes locales – bénéficie de programmes de protection sans équivalent pour les autres langues régionales comme le breton ou le basque, dont la spécificit­é est pourtant éminemment supérieure. Mais la co-officialit­é n’a rien à voir avec cela. Elle consiste à rédiger tous les actes officiels, à pratiquer tous les services publics dans les deux langues et donc à assurer que tous les agents de l’État, de l’administra­tion locale, des hôpitaux, sont parfaiteme­nt

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