Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JOURNÉE, HYÈRES-TOULON - ANTIBES : -) La faillite des cadres

Les Varois ont eu des mots forts après la déroute de vendredi. Ils ont besoin d’une remobilisa­tion, tant sur le plan individuel que collectif. Il y a urgence

- GUILLAUME RATHELOT

Cette fois, ça y est, Hyères-Toulon est dans le rouge. En danger. Englué dans un tourbillon qui ne cesse de l’amener vers les bas-fonds, avec une seule victoire lors des onze derniers matches. Le naufrage, vendredi face à Antibes (68-88), complique un peu plus ses affaires dans la course au maintien, même si la route reste longue. La faillite, elle, a été à la fois individuel­le et collective. L’équipe stagne. La volonté et les attitudes posent question. Manu Schmitt est inquiet. Mais peut-il vraiment faire quelque chose ? Le coach du HTV a beau pointer du doigt l’absence de révolte, il n’est pas dans la tête de ses joueurs. « Je ne peux pas accepter qu’on baisse la tête », fulminet-il.

« Que chacun montre qu’il est un homme »

Il regrette par ailleurs l’absence d’un leader, capable de prendre les choses en main dans la difficulté. « Je n’ai pas vu de leader d’attitude. On a tout accepté et on a eu un langage corporel de loser ! Il faut que les cadres assument leurs responsabi­lités, dans le jeu et, encore une fois, dans le langage corporel. Que chacun montre qu’il est un homme. » La sortie précoce de Cowels, nez cassé (13e minute), n’explique pas tout. Smith, par exemple, s’est fait croquer tout cru par Blassingam­e. Arnold a fait du Arnold, sans pouvoir tirer son équipe vers le haut. Fofana a disjoncté, la faute toujours à Blassingam­e, qui l’a fait sortir de son match – au vice, ou à l’expérience, suivant de quel côté on se place. Quant aux capitaines, Prénom et Chassang, ils ont montré davantage de frustratio­n qu’apporté d’énergie et de points… L’heure doit donc être à la mobilisati­on générale. Cadre en question, Reggie Arnold a lancé un vrai signal d’alarme vendredi soir : « Tout le monde doit se regarder dans le miroir… Il y a un problème d’alchimie. Il faut redevenir une équipe. Peu importe qui entre sur le terrain, on ne doit faire qu’un. Jouer dur et se battre les uns pour les autres. Pas juste venir comme ça et jouer. » L’ailier n’a pu que constater, désabusé, la supériorit­é des Antibois, meilleurs dans tous les domaines. Eux, au moins, ont fait les efforts pour gagner et fait preuve de caractère:« Ils voulaient ce match. Pas nous. »

« Il n’y a pas plus d’urgence qu’avant-hier »

Poliment, l’entraîneur des Sharks, Julien Espinosa, reconnaît que « l’écart de vingt points ne reflète pas l’ensemble du match. » Que Hyères-Toulon a su s’accrocher et continuera de le faire en vue du maintien. Il n’empêche que sa tactique a bien marché pour neutralise­r les Varois les plus dangereux. Son ailier fort, Nianta Diarra, résume : « Ona fait pas mal de stops en défense, notamment sur leurs cadres. » CQFD. Désormais, il reste quatorze matches aux marins jaunes pour montrer qu’ils méritent leur place en ProA.« Il n’y a pas plus d’urgence qu’avant-hier, reprend Manu Schmitt, plus stoïque cette fois. On va remettre les mains dans le cambouis. Si on veut atteindre notre objectif, il faut gagner des matches. Pour ça, il faut faire preuve de caractère, de mental, de cohésion collective... Après, on sait qu’on est capable de jouer. » Les Varois n’ont plus qu’à se remettre la tête à l’endroit. Les trois semaines de trêve semblent tomber à pic.

 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Les cadres du HTV n’ont pas répondu présent. L’un d’eux, Reggie Arnold (ci-dessus), estime dans un signal d’alarme que « tout le monde doit se regarder dans le miroir ».
(Photos Valérie Le Parc) Les cadres du HTV n’ont pas répondu présent. L’un d’eux, Reggie Arnold (ci-dessus), estime dans un signal d’alarme que « tout le monde doit se regarder dans le miroir ».
 ??  ?? Ray Cowels s’est fait casser le nez.
Ray Cowels s’est fait casser le nez.

Newspapers in French

Newspapers from France