Var-Matin (La Seyne / Sanary)

C’est le moment !

Le XV de France, à la recherche d’une victoire attendue depuis près d’un an, va tenter de signer en Ecosse le premier succès de l’ère Brunel. Pas simple...

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Cela commence à faire long : passé contre l’Irlande à un souffle d’une victoire recherchée depuis un an, le XV de France se déplace en Ecosse lors de la 2e journée du Tournoi des six nations pour rompre cette série noire, avec à sa tête le revenant Lionel Beauxis. Et si, et si... « Si ce drop ne passe pas ce ne sont pas les mêmes commentair­es » lâche le pilier droit Rabah Slimani. Mais Jonathan Sexton a trouvé la mire samedi dernier, dans les derniers instants au Stade de France, pour priver les Bleus (13-15) d’un succès qui les fuit depuis le 18 mars 2017 (20-18 contre le pays de Galles). Ils l’ont « toujours en travers » de la gorge, reconnaît le troisième ligne Wenceslas Lauret. D’autant que ce drop, qui a étiré la série d’insuccès (six défaites et un nul lors des sept derniers test-matches) pour la première sortie de Jacques Brunel, a obscurci d’emblée l’horizon tricolore dans ce Tournoi. En face, les Ecossais devraient être revanchard­s après avoir été laminés en ouverture au pays de Galles (7-34). « C’est un match capital. Si on perd là-bas, le Tournoi sera relativeme­nt fini. On espère gagner, on ne va pas se le cacher, repartir avec la victoire » déclare Lauret.

Cohésion, déterminat­ion

Une défaite placerait également Lauret et ses coéquipier­s sous haute pression avant de retrouver l’Italie à Marseille (23 février). Où l’objectif serait, avant tout, d’éviter une première Cuillère de bois depuis 1957. Relégués au dixième rang mondial, une première depuis la création du classement il y a 15 ans, les Bleus n’en sont évidemment pas là. Et peuvent, pour briser leur spirale infernale, capitalise­r sur l’état d’esprit irréprocha­ble et la défense de fer affichés face au XV du Trèfle. Le premier étage de la fusée Brunel : « On a montré une grande cohésion et déterminat­ion, surtout dans le secteur défensif. On espère la conserver, bien sûr l’améliorer. C’est la base pour créer une équipe qui pourra rivaliser avec les meilleurs .» Au vu de la partition offensive jouée face aux Irlandais, même s’ils ont peu eu le ballon, les Bleus ont beaucoup de travail devant eux avant que le deuxième étage soit terminé. Quand bien même le sélectionn­eur souhaite revenir à plus de simplicité dans les lancements que sous Novès.

Beauxis, bon pied, bon oeil ?

Le XV du Chardon proposera également un autre défi, moins dans le combat au près, davantage sur les extérieurs à ce XV de France qui a rappelé un vieux chef d’orchestre pour retrouver la petite musique du succès. Le jeune Matthieu Jalibert blessé contre le XV du Trèfle pour sa première sélection, Brunel a en effet sorti de son chapeau le revenant Lionel Beauxis, âgé de 32 ans et dont la dernière des vingt sélections remonte à mars 2012. Et la première à... 2007, une époque où les Bleus préparaien­t sereins et sûrs de leur force un déplacemen­t à Edimbourg. A Murrayfiel­d, les inspiratio­ns de Beauxis pourraient permettre aux Bleus, pourvu qu’ils aient plus le ballon et jouent davantage dans l’avancée face à des Ecossais moins puissants que les Irlandais, de trouver la faille autrement que par un exploit personnel de Teddy Thomas, auteur du seul essai samedi dernier. Surtout, le jeu au pied précis et long de l’ouvreur béarnais pourrait être précieux pour faire reculer les Ecossais et soulager le XV de France de leur pression. Comme de celle qui pèse sur leurs épaules après quasiment un an sans victoire.

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(Photo AFP) Teddy Thomas et les Bleus en mission.

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