Les enchères à l’heure du numérique
Elles révolutionnent ces dernières années le monde des enchères. Le point sur les ventes en « live » avec Maître Jean-Pierre Besch, commissaire-priseur à Cannes
Quand sont apparues les enchères en « live » ?
Il y a dix ans, douze ans pour les précurseurs, est apparue la mise en ligne des catalogues de vente. Et il y a cinq ans sont arrivées tout doucement les enchères en « live ». Avec elles, les gens derrière leurs écrans peuvent suivre la vente et miser en direct. Aujourd’hui, entre 70 et 80% des maisons de ventes y ont recours. Les grosses sociétés vendent via leur propre site. Les autres peuvent passer par une plateforme spécialisée comme Drouot, Interenchères ou Auction.fr en France.
Quels sont les avantages de miser en ligne ?
Avec les enchères en « live », on peut voir l’ambiance de la salle de vente via une webcam, en même temps que la photo et le descriptif précis des lots. Tout le monde peut suivre une vente en direct, mais si vous souhaitez enchérir, il faut s’inscrire. L’avantage, c’est que, par rapport aux enchères par téléphone qui exigent une inscription entre 12 h et 48 h à l’avance, on peut s’inscrire jusqu’au dernier moment et même pendant la vente. Cela permet aussi de garder un anonymat. Et puis, ça correspond à une évolution des mentalités, à l’arrivée d’une clientèle nouvelle plus jeune.
Quelles sont les modalités d’inscription ?
Le site via lequel vous allez miser vous demande vos coordonnées, vos coordonnées bancaires et une pièce d’identité. Après, cela dépend. Certains sites prennent des frais de gestion, d’autres pas. Sur certains, on peut laisser des ordres d’achat à l’avance. Chez Drouot par exemple, le montant est annoncé, pour d’autres, comme Interenchères, il reste secret. Les frais de vente s’élèvent ensuite entre 22 et 29 % TTC. Dès que le règlement a été fait, il faut compter entre 3 et 10 jours pour recevoir son lot.
Pour les maisons de vente, le support d’internet est désormais indispensable ?
Oui, cela permet de toucher une clientèle qui ne se trouve pas en salle, qu’elle soit française ou à l’étranger, du grand marché spécialisé au simple collectionneur. Actuellement, on vend à 80% à une clientèle qui n’est pas locale. Il y a 30 ans, il y avait Paris et la Province dans le monde des enchères, aujourd’hui ça n’existe plus. Les enchères en « live », c’est l’avenir. Après, c’est important aussi de maintenir le côté traditionnel avec des ventes en salle.