Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un terrain d’entente en terrain miné

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Toulon et Marseille sont en train d’ouvrir une voie. Sera-t-elle fructueuse jusqu’au bout ? On ne peut pas encore le dire. Mais elle porte des espoirs très particulie­rs pour  Varois, parmi les  dossiers déposés au tribunal administra­tif de Toulon.

Qui sont les salariés à qui il est demandé de rembourser leurs indemnités ?

■ Quelque  salariés, anciens des chantiers de La Seyne, sont concernés par une demande de remboursem­ent de leur indemnité pour préjudice d’anxiété, après une décision de la Cour de cassation. Henri Tite-Grès avait aussitôt dénoncé dans nos colonnes « une mascarade, une décision politique ». Pour le dire vite, les victimes sont bien victimes, mais il n’y a plus personne pour payer.

Avec la fin des chantiers de La Seyne, qui devait payer les indemnités ?

■ Initialeme­nt, ce sont les AGS qui ont été condamnées à indemniser – en tant qu’organisme de garantie des salaires. Que ce soit devant les prud’hommes de Toulon, ou bien devant la cour d’appel d’Aix-enProvence, les salariés avaient obtenu de   à   euros, au titre du préjudice d’anxiété. Mais ce sont justement les AGS qui ont formé le pourvoi en cassation qui allait tout changer.

Qu’a dit la Cour de cassation en  ?

■ Le préjudice d’anxiété est reconnu par la Cour de cassation. Son bien- fondé n’a pas été remis en cause en juillet . Mais la cour a divergé sur un point crucial. Le préjudice d’anxiété, analyse-t-elle, est apparu bien après la faillite des chantiers (). Cela exonère donc les AGS de leur responsabi­lité, vu qu’elles ne sont comptables que des sommes dues au moment de la liquidatio­n judiciaire.

Quels recours désormais ?

■ Face à la décision impérative et définitive de la cour, une nouvelle question s’est imposée. Comment faire reconnaîtr­e aux anciens des chantiers de La Seyne leur droit légitime à toucher un préjudice d’anxiété ? La Mutuelle de la Méditerran­ée s’est ainsi déportée sur le terrain administra­tif, pour invoquer la responsabi­lité de l’État en tant que régulateur qui s’est montré défaillant (). La boucle pourrait être bouclée.

Une négociatio­n pour sortir par le haut

■ Les avocats de la Mutuelle de la Méditerran­ée ont réussi à négocier, avec les AGS, un accord qui permettrai­t de sortir par le haut d’une situation quasi inextricab­le. Ils ont obtenu un accord, selon lequel les indemnités qui seraient obtenues devant le tribunal administra­tif seraient versées en compensati­on des indemnités précédemme­nt payées par les AGS. Et quand bien même leur montant serait inférieur. Cela permettrai­t à ces  travailleu­rs de l’amiante d’en être quitte. Avec une dignité certaine, vis-à-vis de victimes.Reste maintenant à gagner cette deuxième salve de procédures.

1. On ne peut être indemnisé qu’une seule fois d’un même préjudice.

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