Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Affaire Fiona:  ans de réclusion en appel pour la mère et son «ex»

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Le verdict est tombé peu avant une heure du matin, dans la nuit de samedi à hier : la cour d’assises de Haute-Loire a condamné en appel à vingt ans de réclusion la mère de la petite Fiona et son ex-compagnon, les considéran­t aussi coupables l’un que l’autre des coups fatals portés à la fillette de cinq ans. Quelques heures plus tôt, l’avocat général avait requis trente ans pour chacun. En première instance en 2016, la cour d’assises du Puy-de-Dôme avait dissocié les peines, acquittant Cécile Bourgeon pour les faits criminels – les violences ayant entraîné la mort de Fiona – et l’avait condamnée uniquement à cinq ans de prison pour avoir fait croire à un enlèvement de l’enfant. Berkane Makhlouf avait, lui, déjà écopé de 20 ans de réclusion. « Les mensonges, les contradict­ions, les silences, les incohérenc­es, la variabilit­é n’ont pas permis d’appréhende­r le contexte exact du décès. Pour autant, le positionne­ment [des accusés] ne suffit pas à créer un doute raisonnabl­e [...] Si ce n’est menti, ils n’ont pas tout dit », a déclaré le président de la cour, en lisant les motivation­s de l’arrêt.

« Elle a la peine qu’elle mérite »

Car après 25 jours de procès cumulés, rien de nouveau ou presque n’a émergé sur les faits eux-mêmes. Les anciens partenaire­s se sont accusés l’un l’autre d’avoir porté des coups à l’enfant, sans les lier à son décès. La cour, qui a reconnu cette fois que Fiona a été victime de « maltraitan­ce », a également prononcé un « retrait total de l’autorité parentale » de Cécile Bourgeon sur ses deux autres enfants. « Elle a la peine qu’elle mérite. C’est un soulagemen­t pour moi et c’est juste pour Fiona », a réagi le père de la fillette, Nicolas Chafoulais. « Apaisé ? Non. Ma fille n’est pas revenue », a-t-il poursuivi, gagné par l’émotion. La dépouille de la fillette n’a jamais été retrouvée depuis sa disparitio­n en mai 2013.

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