Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Émilie Guérel détaille son rapport parlementa­ire

La députée LREM de la 7e circonscri­ption du Var est coauteur d’un rapport parlementa­ire dont elle livre les détails, au lendemain de la position exprimée par le chef de l’État

- PIERRE-LOUIS PAGÈS plpages@varmatin.com

Annoncé dans un premier temps pour la toute fin janvier, puis repoussé au 21 février, le rapport sur le service national universel (SNU) a finalement été présenté hier par ses coauteurs, les députées Marianne Dubois (LR) et Émilie Guérel (LREM). Il était temps. Depuis le week-end dernier, le sujet, cher au candidat Macron, était en effet sur toutes les lèvres de l’exécutif. Avec parfois quelques divergence­s d’appréciati­ons d’un ministre à l’autre… Notamment sur le caractère obligatoir­e ou pas du futur service. Intervenan­t au lendemain des déclaratio­ns du chef de l’État qui, à l’occasion d’une rencontre avec les journalist­es de la presse présidenti­elle, a affirmé qu’il souhaitait « un service national universel obligatoir­e »( lire par ailleurs), Émilie Guérel, députée de la 7e circonscri­ption du Var, s’est bien gardée de rajouter de la confusion dans les rangs de la majorité. Prudente, elle insiste : « Ce rapport ne fait que participer au débat public ».

Entre obligation et incitation

Pour son premier « grand oral », alors que le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer présentait quasi simultaném­ent sa réforme du baccalauré­at, la parlementa­ire varoise a détaillé sa vision du SNU. Présenté comme « un parcours citoyen pour les jeunes de 11 à 25 ans », ce service national serait découpé en trois phases : « Les deux premières obligatoir­es et la dernière incitative ». Et de détailler : « La première phase consistera­it, de la 6e à la 3e, à consacrer une semaine par an à la défense et la citoyennet­é. Cinq modules seraient abordés, parmi lesquels : la mémoire et l’engagement, la résilience avec l’apprentiss­age des gestes qui sauvent, les droits et les devoirs des citoyens ». Cette première phase permettrai­t également d’effectuer un bilan de santé et de détecter d’éventuelle­s situations d’illettrism­e. La deuxième phase, longue d’une semaine obligatoir­e supplément­aire, interviend­rait entre 16 et 18 ans. Mais les deux parlementa­ires divergent quelque peu sur les modalités de sa mise en oeuvre. Alors que Marianne Dubois est favorable à « une immersion dans le monde associatif », Émilie Guérel préconise, pour sa part, « une semaine dans un internat de lycée (220 000 places ont été répertorié­es), afin d’approfondi­r les notions de citoyennet­é ».

Les jeunes ont envie de s’engager

À l’issue de ces cinq semaines imposées, ceux qui souhaitera­ient aller plus loin dans leur « parcours citoyen », auraient la possibilit­é de participer à une troisième phase. Mais nul besoin de les y contraindr­e. Pour en avoir discuté avec nombre d’entre eux, la députée varoise est persuadée que « les jeunes ne demandent qu’à s’engager, dès lors qu’on leur en donne les moyens ». Selon la parlementa­ire, « les dispositif­s existants – service civique, service militaire volontaire et autre… – sont parfaiteme­nt adaptés et ne demandent qu’à monter en puissance ». Reste la question du coût. Les rumeurs les plus folles circulent à ce sujet. Émilie Guérel se veut rassurante : « Il n’existe aucun chiffre précis pour l’heure. On fera en sorte de limiter les coûts au maximum. Mais le service national universel bénéficier­a d’un financemen­t dédié indépendan­t de la loi de programmat­ion militaire ». Le débat est donc loin d’être clos. Et il faudra attendre, très probableme­nt fin avril, les conclusion­s d’un nouveau rapport confié par l’Élysée à un groupe de travail pour connaître le contour du futur SNU, dont l’expériment­ation pourrait débuter en 2019.

On fera en sorte de limiter les coûts au maximum ”

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(Photo Dominique Leriche) Élue en juin dernier sous l’étiquette La République en Marche, Émilie Guérel, députée de la circonscri­ption du Var, est membre de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. e

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