Crash d’avion au mont Cimet : un grand violoniste disparaît
Il faut marcher, beaucoup marcher. Sac à dos, chaussures de randonnée, provisions pour la journée. Durée de l’ascension : quatre heures minimum. Bien sûr, pour entreprendre cette marche, il faut attendre que la neige soit fondue et l’hiver passé, car le point d’arrivée se situe au mont Cimet à 3020 mètres d’altitude dans le massif du Pelat, dans les Alpesde-Haute-Provence et à quelque 80 kilomètres de Nice. Mais ce genre d’excursion se prévoit plusieurs mois à l’avance. Pas pour les marcheurs aguerris, bien sûr mais pour les citadins mélomanes. Car on commémore en ce lieu la mort, survenue dans un crash d’avion le 1er septembre 1953, d’un L’exposition Toulon : « Des villes et des hommes » C’est une sélection de photographies issues de la collection de Florence et Damien Bachelot qui s’affiche sur les murs de l’Hôtel départemental des arts du Var jusqu’au avril. Des clichés volés ou consentis, traitant des hommes dans la ville entre les années et l’époque contemporaine. Si la photographie humaniste française est ici bien représentée, le public découvre aussi des travaux présentant la rue américaine. Les clichés sont signés De Brassaï, Robert Frank, Ray K. Metzker, Philippe Chancel, Mitch Epstein, Harry Gruyaert, Robert Doisneau, Saul Leiter, Sid Grossman, Joel Meyerowitz et Gilles Caron.
◗ Jusqu’au 22 avril, Hôtel départemental des arts du Var, 236 bd général Leclerc, à Toulon. Ouvert de 10 h à 18 h. Fermé le lundi. Entrée libre. Renseignements : 04.83.95.18.40. des plus grands violonistes du XXe siècle, Jacques Thibaud. La randonnée commence près de Barcelonnette dans les Alpes-deHaute-Provence, peu après la limite des Alpes-Maritimes, au hameau de Fours-Saint-Laurent sur la commune d’Uvernet-Fours, en direction du col de la Cayolle. On chemine sur le flanc nord du parc du Mercantour. Au bout de trois heures, arrivé au Pas de l’Âne, on monte vers la crête du mont Cimet. Une heure plus tard, on est les maîtres du monde : on domine les Écrins, le Queyras, l’Ubaye, le Mercantour, les Préalpes de Digne, le Dévoluy.
Avant d’atterrir à Nice, l’avion dévie sa route
Mais avant d’arriver au sommet, une croix se dresse sur le chemin. Une croix qui n’est matérialisée que par ses contours et dont le corps est creux. Cette croix a été érigée en septembre 2012 en hommage aux victimes du crash de l’avion Paris-Saïgon, survenu cinquante-neuf ans plus tôt, le 1er septembre 1953. Ce jour-là, le vol 178 d’Air France est parti d’Orly à 21 heures 50. L’avion est un Lockheed Constellation quadrimoteur immatriculé F-BAZZ. Il doit atteindre Saïgon après avoir fait escale à Nice, Beyrouth (Liban), Bagdad (Irak), Karachi (Pakistan) et Calcutta (Inde). Les longs courriers qui traversaient la planète d’une traite n’existaient pas à l’époque. Peu avant l’arrivée à Nice, prévue à 23 heures 55, l’avion dévie de sa Nice : plaisir, amour et érotisme depuis la Renaissance Agrémentée de très nombreuses illustrations, cette conférence, dispensée par Joël Scholtès, président de l’association Vu pas Vu, maître de conférences à l’université de Nice Sophia-Antipolis, aborde un univers secret : «Les jardins du plaisir, amour et érotisme dans l’art, de la Renaissance à nos jours». D’où naît la séduction ? Qu’est-ce qui fait jaillir l’étincelle de l’amour ? Qu’est-ce qui transforme une tendre affection en une passion bouleversante ? Seule la puissance des représentations donne un corps tangible aux émois intérieurs, comme l’atteste la profusion d’oeuvres illustrant : le baiser, le miroir, le charme ou encore les beautés au bain, etc. Le parcours de cette conférence va de la Renaissance à la période contemporaine. Et la thématique étant le jardin, il s’agira de parcourir les représentations de l’amour au jardin, où s’expriment les moments du désir et les raffinements de la passion, du « fruit défendu » à la « libération sexuelle ».
◗ Mardi 21 février à 18 h 30, Maison des associations, 12 ter place Garibaldi à Nice.Tarifs: 12 euros et demi-tarif pour adhérent, gratuit pour les moins de 26 ans. Réservation en ligne : www.vupasvu.com route pour une raison inconnue et vient heurter le pic du Cimet. Il est 23 heures 30. Les quarante-deux personnes à bord, dont neuf membres d’équipage et un bébé, sont tuées. Des témoins raconteront le lendemain : « On entendit une violente explosion. Aussitôt, sur la face est du mont Cimet, soit à quelque seize kilomètres de Fours, d’immenses flammes s’élevèrent. L’incendie semblait avoir éclaté presque au sommet de la montagne. Deux heures plus tard, cela rougissait encore ».
Il devait jouer pour les soldats à Saïgon
Les causes de l’accident demeureront inexpliquées. Parmi les victimes se trouvait l’un des plus grands violonistes du XXe siècle, Jacques Thibaud, 72 ans, ainsi que son pianiste René Herbin, 42 ans. Un génie à sa manière, ce Jacques Thibaud ! Un virtuose, un enchanteur. Ses enregistrements sont là pour le confirmer. Il était ami des grands compositeurs comme Ravel. En plus de cela, il possédait l’un des plus beaux violons du monde, un Stradivarius datant de 1709 qui fut, bien sûr, détruit dans la catastrophe. On était à l’époque de la guerre d’Indochine. Jacques Thibaud, bon patriote, avait décidé d’aller jouer pour les soldats français à Saïgon. Nos militaires ne le virent jamais arriver. Dans l’immense théâtre à ciel ouvert du mont Cimet, lui et son violon avaient été condamnés au silence éternel.