Frédéric Mitterrand sur les traces d’Hollywood à Gassin
L’animateur-producteur a recueilli le témoignage de la comédienne Marisa Pavan, jadis partenaire de Lana Turner, fil rouge de son documentaire sur l’âge d’or d’Hollywood pour Arte
Elle a donné la réplique à Yul Brynner, Burt Lancaster ou John Cassavetes tout en côtoyant Marilyn Monroe et les stars de l’époque. « Avoir travaillé à Hollywood m’a permis de rencontrer les personnages les plus intéressants et prestigieux. Je remercie le bon Dieu pour ça ! », s’enthousiasme la comédienne franco-italienne Marisa Pavan dans le salon de sa villa gassinoise. Allusion directe à Charlie Chaplin, Frank Sinatra, Orson Welles ou le romancier-scénariste Gore Vidal, plutôt qu’à ses partenaires de cinéma parfois ombrageux ou prisonniers du star-system…
Tourmentée Lana Turner…
C’est pourtant bel et bien pour ses fréquentations du gratin hollywoodien que Frédéric Mitterrand s’est déplacé voici quelques jours à Gassin flanqué d’un caméraman pour recueillir les confidences de la veuve de « l’éternel jeune premier », Jean-Pierre Aumont. « Je tourne un documentaire de 90 minutes pour Arte intitulé Hollywood. Je m’attache à l’âge d’or des années 50, avec en fil rouge le personnage de Lana Turner avec qui Marisa a tourné », précise l’animateur-producteur bientôt sur le départ pour les États-Unis afin de tendre également son micro au réalisateur de La Dernière Séance, Peter Bogdanovich. «Avec Lana, nous avons partagé le plateau du film Diane de Poitiers en 1955. Elle jouait le rôle-titre pour la Metro-Goldwin-Mayer. De mon côté j’incarnais Catherine de Médicis et Roger Moore le roi Henri II. C’était une personne gentille, presque timide… Elle entretenait très peu de contacts avec nous. Elle partait illico dans sa loge dès ses scènes bouclées. Je crois qu’à l’époque sa vie sentimentale était très difficile (elle était alors mariée avec l’acteur Lex Barker dont elle divorcera en 1957 au motif qu’il aurait abusé de sa fille Cheryl, Ndlr) et elle se renfermait pour ne pas faire face…», raconte Marisa qui a eu plaisir à se confier sur sa carrière américaine.
Rêve en Technicolor
« Marisa Pavan est une personnalité adorable. Son témoignage est précieux pour le documentaire», observe Frédéric Mitterrand. Le même qui en 2011, alors ministre de la Culture, rendit à la Cinémathèque française un vibrant hommage à son époux surnommé le French Lover d’Hollywood .« Une traduction du rêve américain », relevait-il alors. Un rêve en Technicolor dont il teintera le petit écran courant 2018.