Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Patriotes ont tenu leur congrès fondateur à Arras

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Trouver leur place sur l’échiquier politique, dans un créneau souveraini­ste pourtant encombré: c’est la problémati­que à laquelle les militants des Patriotes, parti de l’ancien n°2 du FN Florian Philippot, ont cherché à apporter des réponses, lors de leur congrès fondateur hier à Arras (Pas-de-Calais). Pour le sociologue Sylvain Crépon, «il n’y a pas d’espace pour deux partis nationalis­tes qui se font, à quelques nuances près, concurrenc­e » – la scission de Bruno Mégret du Front national en 1998, plus massive que celle-ci, s’était d’ailleurs soldée par un retour de quasi-tout le monde au FN. Et il faut compter aussi avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France. Ce n’est, bien évidemment, pas le point de vue de Florian Philippot, élu hier président à l’unanimité. « Il y a une place énorme », assure-t-il en déambulant dans les stands des régions de France, chacune surmontée d’un petit drapeau bleu-blancrouge, au centre des exposition­s d’Arras. «Ilya une majorité de Français qui sont amoureux de leur pays, qui sont pour une France libre, indépendan­te, sortie de l’Union européenne » pour « changer le concret de la vie quotidienn­e des Français » plaide le jeune dirigeant politique, âgé 36 ans.

« Je ne suis pas encore majoritair­e dans l’opinion »

Il admet un « choix audacieux » en créant en septembre un parti qui revendique 6 500 adhérents – 500 environ étaient présents hier –, et qui n’a pas convaincu aux élections partielles dans le Territoire de Belfort et dans le Val-d’Oise fin janvier. « J’assume que, sur certains sujets, je ne suis pas encore majoritair­e dans l’opinion », reconnaît avec euphémisme

Florian Philippot, qui est « là pour convaincre » de la nécessité de sortir immédiatem­ent la France de l’UE. Une démarche qui n’est plus la priorité de son ancien parti, qu’il a conseillé jusqu’à l’été dernier. Du FN, où il a occupé un rôle de premier plan, Florian Philippot assure avoir «tourné la page» et laisse la présidente, Marine Le Pen, à son « aigreur» car le parti d’extrême droite « retourne en arrière» selon lui. Elle, de son côté, lui reproche de ne pas assumer la «sanction» de la présidenti­elle. Les européenne­s seront le «moment de vérité», avec trois sièges en jeu : ceux de Florian Philippot, Mireille d’Ornano et Sophie Montel. Et constituer­a un premier indice pour savoir si Les Patriotes ressembler­a à Debout la France, « le plus petit des grands partis » ou deviendra comme le Parti de la France, de l’ex-frontiste Carl Lang, « qui continue à présenter des candidats mais n’a aucune visibilité» analyse Jérôme Fourquet, « directeur opinion » à l’Ifop.

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(Photo AFP) Florian Philippot a été élu président du parti à l’unanimité.

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