Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Isola  a poussé fort derrière Faivre

- FABIEN PIGALLE

« Mathieu, il est aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Nathalie, qui nous avait donné les clés de notre chambre, nous avait prévenus, avant de filer se coucher. On était samedi et il n’était pas loin de 21h. Il faut dire que dans la nuit de samedi à dimanche, les Isoliens n’ont pas quitté l’horloge des yeux, avec l’espoir d’avoir assez de forces pour suivre la première manche du « chouchou de la station », Mathieu Faivre. Première halte nocturne : hier à 2h15 pour la première manche du slalom géant. « Je n’ai pas dormi de la nuit. En fait, ça fait trois jours que je ne dors pas donc je n’ai vraiment pas eu besoin de mettre le réveil », souriait Josette, la grand-mère du géantiste azuréen. Accompagné­e de son petit-fils Aurélien, elle s’est installée au premier rang de la salle Mercière, troquant le canapé de la première manche pour la chaise de la salle des fêtes et son écran géant. Cette foisci, dès 5h du matin pour le deuxième acte. Pas besoin de connaître la station par coeur pour vite trouver l’entrée du repère de fans tombés du lit. Dès 4h30, dans les rues encore gelées d’Isola 2000, des silhouette­s bien habillées mais souvent mal coiffées remontaien­t les allées. L’Office de tourisme avait prévenu tout le monde. A l’arrivée ? Café, croissants, jus d’orange. Des sourires et un brin de nervosité quand même. Plus d’une centaine de personnes au final. Des skieurs, des amis, la famille, des Isoliens. Des fans en pagaille. Certains déjà en combi’, d’autres habillés pour filer plutôt à la boulangeri­e que sur les pistes. Le village avait déjà réussi ses Jeux avec la médaille d’argent de la snowboarde­use Julia Pereira, 16 ans à peine. « Ca fait chaud au coeur de voir tout ce monde, reconnaiss­ait Josette. Mathieu est très supporté. Isola, c’est une grande famille. On est tous soudés.» Soudés, même dans les encouragem­ents. Ensemble, ils ont applaudi la sortie de Zampa et été soulagés d’un soupir commun par celle de Brennstein­er, parti pour claquer le chrono de sa vie. Mais en public de connaisseu­rs, ils ont également salué la prestation du Norvégien Kristoffer­sen avant d’entrer en ébullition pour les Tricolores MuffatJean­det, Fanara puis... Mathieu Faivre. Forcément. Sur le premier intermédia­ire l’espoir était encore là... il s’est évaporé ensuite. 24e il y a 4 ans à Sotchi, Faivre signe une 7e place finale, pourtant 5e temps à l’issue de la première manche. « Maintenant on va essayer de se recoucher, confiait Josette. Mais avec l’adrénaline ça va être compliqué. On fêtera ça quand même au club » , lâchait-elle en enlaçant Aurélien, 9 ans. Skieur, évidemment.

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